Après un réveillon riche en incidents, GAIA réitère sa demande d'interdiction nationale d'allumer et de vendre des feux d'artifice. GAIA envisage mettre le gouvernement belge en cause et intenter une action en justice s'il ne prend pas ses responsabilités
Il y a exactement un an, après une énième transition dramatique entre le réveillon et la Saint-Sylvestre, nos politiciens, par l'intermédiaire de la ministre de l'Intérieur Annelies Verlinden, étaient totalement d'accord : « Les feux d'artifice causent chaque année trop de souffrances aux personnes, aux animaux et aux infrastructures. » Mais quelles mesures nos politiciens ont-ils prises ? Aucunes. Conséquences ? Cette année, les feux d'artifice ont été plus bruyants que jamais, entraînant de nombreuses souffrances pour les animaux, des dégâts matériels et même des attaques contre les pompiers. GAIA met en cause le gouvernement belge et envisage une action en justice si celui-ci ne prend pas rapidement ses responsabilités. « C'est une pure négligence. Nous avons mis en garde nos politiciens pendant un an contre ces tragédies liées aux feux d'artifice et pourtant elles se sont produites. » Ann De Greef, directrice de GAIA, met le doigt sur le problème. GAIA demande une interdiction nationale de l'allumage et de la vente de feux d'artifice à explosion.
« La veille, tout allait encore bien, mon poney Lola se promenait avec entrain. À 20 heures, je suis allée la nourrir. Le lendemain matin, les chevaux étaient tourmentés et j'ai trouvé mon poney mort sur le sol », raconte la propriétaire Tifanny. « Lola a essayé de grimper sur la barrière, ça se voit à son visage. Les marques dans la boue montrent la peur qu'elle a éprouvée. »
C'était le 1er janvier, à Herbeumont. À côté du corps de Lola, dans son pâturage, des résidus d’explosifs de feux d'artifice.
«J'ai prévenu la police, mais ils ne font rien car nous ne savons pas qui a tiré le feu d'artifice », révèle Tifanny.
Les politiciens se tiennent à l'écart et regardent sans agir
La triste histoire du poney Lola n'est qu'un témoignage parmi d’autres reçus chez GAIA. Et il résume bien, une fois de plus, le problème. Il y a plusieurs histoires similaires de chevaux, de cerfs, de chiens, etc. morts la semaine dernière le soir du Nouvel An à cause des feux d'artifice : un cheval à Morlanwelz, un cerf à Asse, des chiens dans la région de Charleroi, pour ne citer que quelques exemples déjà connus.
Bien sûr, il ne s'agit pas seulement d’animaux décédés. D'autres animaux ont également souffert des feux d'artifice de la Saint-Sylvestre. L'ASBL Lost Dogzzz a établi à elle seule un rapport de 13 chiens en fuite. Le refuge pour animaux de Genk a recensé la fuite de 11 chiens durant les feux d'artifice du Nouvel An.
« Cela ne peut pas continuer comme ça. Chaque année, les mêmes tragédies se déroulent. Les politiciens se contentent de regarder, sans rien faire. Nous pouvons parler de négligence et d'omission coupable car ces accidents sont si prévisibles. Nous savons que les animaux vont avoir peur, paniquer, provoquer des accidents et que certains vont mourir, ce qui est totalement inutile et évitable. Et pourtant, les politiciens ne font rien. Nous ne supportons pas cela », affirme clairement Ann De Greef.
GAIA envisage sérieusement de demander des comptes aux politiciens au pouvoir et d'engager une action en justice. Nous tenons les ministres fédéraux conjointement responsables des tragédies qui se sont répétées cette année encore.
Interdiction nationale
GAIA réitère sa demande et plaide à nouveau auprès de la Ministre de l'Intérieur Annelies Verlinden (CD&V) et du Ministre de l'Economie Pierre-Yves Dermagne (PS) pour une interdiction nationale de l'allumage et de la vente de feux d’artifice.
Par ailleurs, la Fondation des Brûlés et les centres de brûlés belges préconisent également une interdiction générale de l'utilisation et de la vente de feux d'artifice en Belgique.