Mise à jour le 17/10/2024
GAIA transforme Bruxelles en scènes de crime pour dénoncer l'abattage sans étourdissement.
À travers une nouvelle action de terrain percutante, nous exposons cette pratique encore autorisée dans la capitale, contrairement aux autres régions. Chaque année, près de 30 000 animaux meurent d’une agonie pouvant durer jusqu’à 12 minutes. Découvrez comment nous faisons pression sur les décideurs bruxellois pour mettre fin à cette cruauté.
Bruxelles reste sourde à la souffrance silencieuse de milliers d’animaux.
C’est à peine croyable : le Code bruxellois du bien-être animal, qui devrait être soumis au vote du Parlement dans quelques semaines, ne contient toujours pas de disposition visant à interdire l’abattage sans étourdissement.
Malgré les avis unanimes des associations vétérinaires concernant les terribles souffrances engendrées par cette pratique ; malgré les arrêts favorables des plus hautes institutions juridiques ; malgré les sondages indiquant qu’une large majorité de Bruxellois sont favorables à cette interdiction, la Région bruxelloise continue de fermer les yeux sur cette pratique d’une violence inouïe.
L’exception bruxelloise
L’abattage sans étourdissement est interdit depuis plusieurs années en Wallonie (2018) et en Flandre (2017). Dans les deux régions, l’interdiction a été votée et soutenue par des partis également au pouvoir à Bruxelles.
La Région bruxelloise continue pourtant de faire exception. Des milliers d’animaux sont encore égorgés à vif chaque année dans les abattoirs d’Anderlecht.
GAIA attaque la région bruxelloise en justice
Depuis des années, le Gouvernement bruxellois se retranche notamment derrière l’argument de la liberté de culte pour justifier son refus d’interdire l’abattage sans étourdissement. Et ce malgré les arrêts rendus successivement par la Cour de justice de l’Union européenne et par la Cour constitutionnelle belge, tous deux statuant qu’une telle interdiction ne viole pas la liberté de religion.
S’ajoute désormais l’arrêt historique rendu par la Cour européenne des droits de l’homme, qui soutient que l’interdiction de cette pratique ne constitue ni une violation de la liberté de religion ni une forme de discrimination, quelle qu’elle soit.
Pour GAIA, rien ne peut justifier que la Région bruxelloise persiste dans son refus d’interdire l’abattage sans étourdissement sinon une stratégie purement politique. Ce mépris envers le bien-être animal ne peut plus durer : face à cette attitude laxiste et injuste, GAIA a intenté une action en justice contre la Région bruxelloise.
S’opposer à l’étourdissement : une position intenable
S’opposer à l’étourdissement obligatoire revient d’abord à ignorer le consensus scientifique autour des souffrances extrêmes provoquées par une telle pratique. C’est ensuite rejeter l’opinion publique, qui s’est clairement exprimée à travers les sondages. Enfin, c’est faire fi des différents arrêts rendus par les plus hautes institutions juridiques européennes et belges.
La science
Il existe depuis longtemps un consensus scientifique sur le fait que l'abattage sans étourdissement entraîne des souffrances intenses et prolongées, allant jusqu’à 14 minutes d’agonie chez les bovins.
La Fédération des vétérinaires d’Europe (FVE), qui compte plus de 300 000 vétérinaires praticiens, et l’Union Professionnelle Vétérinaire jugent que l’abattage sans étourdissement est « inacceptable », quelles que soient les circonstances. Selon l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), un étourdissement « doit toujours être réalisé avant l’égorgement » en raison « de graves problèmes de bien-être animal liés à l’abattage sans étourdissement ».
L’opinion publique
Selon un sondage Ipsos réalisé en février 2024 pour GAIA :
- près de 8 Bruxellois sur 10 (76 %) sont favorables à une interdiction de l’abattage sans étourdissement ou n’y sont pas opposés (sans avis) ;
- la quasi-totalité des citoyens bruxellois (93%) se préoccupent du bien-être des animaux ;
- près de 7 Bruxellois sur 10 estiment que les animaux souffrent (beaucoup) lors d’un abattage sans étourdissement ;
- 1 Bruxellois sur 3 (32 %) voterait pour un autre parti si le parti pour lequel il vote actuellement n’interdisait pas l’abattage sans étourdissement.
Sondage Ipsos disponible ici.
La justice
- La Cour de justice de l’Union européenne estime que les États membres sont en droit d’imposer un procédé d’étourdissement réversible, et qu’une telle obligation ne viole pas la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne.
- La Cour constitutionnelle belge, quant à elle, valide entièrement les interdictions adoptées par la Wallonie et la Flandre, jugeant qu’elles ne portent injustement atteinte à aucun droit fondamental. Selon elle, ces interdictions répondent à un besoin social impérieux et sont proportionnées à l’objectif légitime consistant à promouvoir le bien-être animal.
- La Cour européenne des droits de l’homme a récemment rendu un arrêt déclarant que l’interdiction de l’abattage sans étourdissement adoptée par la Wallonie et la Flandre ne constitue ni une violation de la liberté de religion ni une forme de discrimination. Selon cette même Cour, les deux régions ont pris une mesure à la fois justifiée dans son principe et proportionnée au but poursuivi, à savoir la protection du bien-être animal.
Les faits
Quelques représentants de la communauté musulmane estiment que l’étourdissement avant l’abattage constitue une atteinte à la liberté de religion.
Pourtant, des pays à forte majorité musulmane comme l’Indonésie, la Malaisie, l’Arabie Saoudite et la Jordanie acceptent depuis longtemps que de la viande d’animaux ayant fait l’objet d’un étourdissement préalable soit importée et consommée. En Nouvelle Zélande, un des plus grands exportateurs de viande halal au monde, tous les animaux abattus rituellement sont préalablement étourdis.
Face aux nombreux arguments favorables à l’étourdissement obligatoire, certains députés avaient tenté de justifier leur position en soutenant que la mesure devait faire partie d’un ensemble de dispositions plus large afin de ne stigmatiser aucune communauté. Soyons clairs : aujourd’hui, avec le nouveau Code bruxellois du bien-être animal, cet argument n’est plus recevable.
GAIA passe à l'action
À travers une large campagne médiatique et plusieurs actions de terrain, GAIA appelle les politiques à enfin prendre leurs responsabilités.
- Plus de 5 000 boites à « bêh » ont été distribuées dans les rues de Bruxelles pour que chacun puisse faire entendre la voix des animaux abattus sans étourdissement. Ces 5 000 boites symbolisent les 5 000 moutons et chèvres qui seront abattus à vif jusqu’aux élections du mois de juin.
- Un affichage géant de 60 m² sera exposé sur la place Poelaert le 12 mars (de 7 h 00 à 18 h 00), placé symboliquement à proximité du Palais de Justice.
- Une campagne d’affichage a été lancée, notamment à proximité des sièges des partis politiques, accompagnée de la diffusion de spots radio sur plusieurs stations nationales, à découvrir ici :
Les députés déjà favorables à une interdiction
Nous aimerions mentionner ci-dessous les députés ayant récemment assuré à GAIA qu’ils soutiendront l’interdiction de l’abattage sans étourdissement à Bruxelles. Ces députés ne sont donc pas inclus dans notre action par mail.
Victoria Austraet (indép.), Geoffroy Coomans de Brachène (MR), Juan Benjumea (Groen), Aurélie Czekalski (MR), Jonathan de Patoul (DéFI), Bianca Debaets (CD&V), Emmanuel De Bock (DéFI), Carla Dejonghe (Open VLD), Ariane De Lobkowicz (MR), Anne-Charlotte d'Ursel (MR), Soetkin Hoessen (Groen), Véronique Jamoulle (PS), David Leisterh (MR), Dominiek Lootens-Stael (Vlaams Belang), Joelle Maison (DéFI), Ingrid Parmentier (Ecolo), Isabelle Pauthier (Ecolo), Els Rochette (Vooruit), Françoise Schepmans (MR), Matteo Segers (Ecolo), Pascal Smet (Vooruit), Lotte Stoops (Groen), Julien Uyttendaele (PS), Cieltje Van Achter (NVA), Gaëtan Van Goidsenhoven (MR) et Guy Vanhengel (Open VLD).