La peur de l'inconnu prévaudra-t-elle chez nos dirigeants européens ? Ou adopteront-ils, à l'instar de nombre de leurs homologues d'autres continents, les nouvelles technologies avec un esprit ouvert, reconnaissant leur potentiel pour compléter et améliorer notre système alimentaire actuel ?
Explorant le potentiel de la viande cultivée pour résoudre les problèmes de cruauté, de changement climatique et de perte de biodiversité, un nouveau livre intitulé "Meat to Secure Our Future : Hope for Animals, Food Security, and the Environment" (« La viande pour assurer notre avenir : un espoir pour les animaux, la sécurité alimentaire et l'environnement ») constitue une initiative majeure des plus influents défenseurs des animaux en Europe, Michel Vandenbosch et Philip Lymbery.
Ce livre visionnaire, qui réunit un nombre impressionnant d'experts, sera présenté le 7 février au Résidence Palace, au cœur de Bruxelles, la capitale européenne. L'ouvrage a pour but d'informer, d'inspirer et de susciter des débats sur la viande cultivée. Il offre de nouvelles perspectives susceptibles d'entraîner des changements essentiels dans notre système alimentaire.
La viande cultivée constitue une percée significative : il s'agit de véritable viande produite à partir de cellules animales, éliminant ainsi le besoin d'abattage. L'ouvrage contient plusieurs chapitres rédigés par des experts de renommée internationale qui abordent différents thèmes tels que l'acceptation par les consommateurs, les implications pour la santé, l'impact sur l'environnement et les considérations religieuses.
La viande cultivée pourrait être produite sur seulement un pour cent des terres agricoles actuellement utilisées pour la production de bétail. Le passage de la viande d’abattage à la viande cultivée pourrait entraîner une réduction de 85 % des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial, et l'utilisation d'eau serait considérablement réduite. Les maladies communément associées au bétail et à la volaille, y compris celles qui sont transmissibles à l'homme comme l'ESB (maladie de la vache folle) et la grippe aviaire, pourraient être éradiquées. Contrairement à la viande conventionnelle issue de l'abattage, la viande cultivée n'a pas besoin de contenir des traces d'antibiotiques.
Le Premier ministre Winston Churchill avait anticipé l'idée de la viande cultivée dès 1932, déclarant : « Dans cinquante ans, nous échapperons à l'absurdité d'élever un poulet entier pour en manger la poitrine ou l'aile en cultivant ces parties séparément dans un milieu approprié. »
Il fut un temps où il semblait impossible pour l'homme de ne pas se déplacer à l'aide d'un cheval et d'une charrette, mais l'histoire nous a prouvé que les choses peuvent évoluer. Les générations futures considéreront probablement avec dédain la pratique consistant à enfermer des animaux vivants dans des conditions déplorables pour satisfaire nos exigences alimentaires. Peut-être même nous qualifieront-ils d'imbéciles pour l'avoir perpétuée.