90 103 fois merci !
La plus grande pétition européenne pour la protection des animaux d’élevage a arrêté son compteur peu avant minuit, hier soir (11 septembre à 23h59). L’initiative citoyenne européenne « Exit les cages » a recueilli plus de 1,5 million de signatures dans l’Union européenne en 12 mois. En Belgique, à l’initiative de GAIA, la pétition a été signée 90 313 fois. Beaucoup plus que les 15.750 signatures belges nécessaires.
Une initiative citoyenne européenne est une initiative officielle de l’UE visant à informer les législateurs européens des préoccupations des citoyens -- un outil unique pour le changement. Chaque signature est soumise à un processus de vérification. Dès réception des signatures finales, la Commission européenne examinera attentivement l’initiative « Exit les cages ». Dans les 3 mois suivant la réception de l’initiative :
- Des représentants de la Commission rencontreront les organisateurs pour leur expliquer en détail la question ;
- La Commission adoptera une réponse formelle dans laquelle elle exposera les mesures qu’elle envisage de prendre en réponse à l’Initiative citoyenne et les raisons pour lesquelles elle le fera ou non ;
- L’initiative fera l’objet d’une audition plénière au Parlement européen, suivie d’un vote éventuel.
Confinement extrême
Dans l’Union européenne, plus de 300 millions d’animaux passent une grande partie de leur vie, si ce n’est leur vie entière, en cage. Il s’agit autant des poules pondeuses, que des cailles, des lapins, des porcs, des veaux, des canards et des oies. Ces conditions de confinement extrême et d’isolement privent les animaux de toute autonomie et restreignent gravement l’expression de leurs comportements naturels. Les besoins physiques et mentaux essentiels des animaux sont à peine satisfaits. En d’autres termes, dans une cage, les animaux n’ont aucune possibilité d’être eux-mêmes et ne sont guère plus qu’un produit.
Les Européens veulent des changements
Selon un récent Eurobaromètre, pas moins de 94% des Européens jugent que le bien-être des animaux d’élevage est important, et 82% d’entre eux estiment que les animaux d’élevage devraient être mieux protégés.
De rares avancées
Grâce aux campagnes réussies d’organisations de défense des droits des animaux telles que GAIA, des progrès ont déjà été réalisés. Par exemple, Lidl et Sodexo ont promis de n’utiliser que des œufs de poules élevées en plein air dans l’Union européenne. Grâce à des années de campagne de GAIA, depuis 2010, plus aucune chaîne de supermarché belge ne vend d’œufs frais de poules élevées en cages.
120 millions de lapins en cage
Presque tous les lapins élevés pour la viande dans l’Union européenne sont enfermés dans des cages nues composées de simples barreaux métalliques et d’un sol en ciment. Empilées les unes sur les autres, ces cages sont tellement encombrées que chaque lapin n’y dispose que d’un espace de vie inférieur à la taille d’une feuille de format A4. Certains ne peuvent même pas s’allonger, s’assoir ou étendre leurs oreilles. En l’absence d’activité physique véritable et sans matières à ronger, ils ont des os souvent fragilisés, tandis que le sol grillagé provoque souvent des blessures douloureuses aux pattes.
Et dans notre pays ?
Nombre de lapins élevés par an: 2.876.572
En Belgique, la loi interdit les cages en batterie pour les lapins élevés pour leur viande. Notre pays a déjà opté pour le système d’élevage en parc. Ces parcs offrent plus d’espace, les sols grillagés sont remplacés par des paillasses confortables, les animaux ont suffisamment d’espace pour s’étirer ou se redresser, les parcs sont équipés de cachettes et les animaux disposent de bois, de paille, de foin et d’autres matières à ronger. Malheureusement, notre pays reste une exception...
Plus d'informations sur https://www.gaia.be/fr/actualite/les-cages-pour-lapins-prochainement-du-passe
210 millions de poules pondeuses en cage
À l’heure actuelle, plus de 210 millions de poules pondeuses vivent dans des cages soi-disant « aménagées » ou des cages « combi ». Dans la pratique, les poules n’ont pas de place pour bouger, s’étirer, prendre soin de leurs plumes, courir, prendre des bains de poussière ou simplement étendre leurs ailes… La limitation sérieuse du comportement naturel dans une cage entraîne une dégradation du bien-être et un comportement névrotique compulsif. Le manque de mouvement provoque également des problèmes physiques tels que la fragilité des os.
Et dans notre pays ?
Nombre de poules pondeuses en cage par an: 3.699.795
En Wallonie, le code du Bien-être des animaux voté en octobre 2018 interdit toute nouvelle exploitation de poules pondeuses en batterie. Les permis environnementaux pour les élevages encore en activité dans la Région – et qui utilisent des poules en cage – ne seront pas prolongés. Ces élevages devront cesser leur activité au plus tard en 2028. Malheureusement, il s’agit d’une exception. Les systèmes de cages restent utilisés dans toute l’Union européenne, y compris en Flandre.
Plus d’informations sur https://www.gaia.be/fr/actualite/gaia-salue-vote-historique-du-parlement-wallon
10,6 millions de truies en cages
Au cours de leur vie, les truies d’élevage doivent mettre au monde autant de porcelets que possible. Les cinq premières semaines de leur grossesse, la plupart sont enfermées dans des cages de gestation où elles n’ont aucune interaction sociale. Impossible, aussi, de déféquer et d’uriner à l’écart de leur zone de repos. Elles ne peuvent pas marcher et encore moins se retourner sur elles-mêmes. Ce confinement entraîne des morsures, de l’apathie, une fragilisation des os et des infections de la vessie. Avant, pendant et après l’accouchement, les truies sont enfermées dans des cages de mise-bas où elles doivent longtemps rester sur un sol dur en béton. Pendant l’accouchement, elles ne peuvent même pas faire quelques pas de côté ou se retourner.
Et dans notre pays?
Nombre de truies élevées par an : 413.250
Nombre en cases de gestation : 409.118 (99%)
Nombre en cages de mise-bas : 388.455 (94%)
143 millions de cailles en cages
Les cailles sont élevées pour leur viande et leurs œufs. La plupart de ces oiseaux passent toute leur vie dans une cage. Dans certains élevages, jusqu’à 80 oiseaux sont entassés par cage, de sorte que la surface moyenne par oiseau est inférieure à celle d’un smartphone. Leur marge de manœuvre est sévèrement limitée et génère du stress, des blessures et d’énormes frustrations. Ainsi entassées, les cailles ne sont pas en mesure d’exprimer leurs comportements naturels, comme se mouvoir, prendre des bains de poussière et picorer le sol pour se nourrir.
40 millions de canards et d’oies en cage
La plupart des canards et des oies sont élevés pour la production de foie gras. Pendant les deux dernières semaines de leur vie, ils sont enfermés dans des cages pour être gavés de force. Leur durée de vie moyenne est de 8 à 11 semaines. Les cages sont petites, au sol grillagé, sans litière ni surface solide où se reposer. À l’exception d’un réservoir d’eau, les cages sont complètement nues. Les oiseaux développent une posture et une locomotion anormales, des blessures aux ailes et aux pattes.
Au cours des deux dernières semaines de leur vie, ces oiseaux sont contraints d’ingérer d’énormes quantités de nourriture. Résultat : leur foie gonfle jusqu’à dix fois plus que la taille normale, moyennant de terribles souffrances.
Et dans notre pays ?
En Flandre et dans la Région de Bruxelles-Capitale, le gavage forcé destiné à la production de foie gras a finalement été interdit après des années de campagne de la part de GAIA. En Wallonie, cependant, neuf producteurs sont toujours actifs.
Plus d'informations via https://www.gaia.be/fr/campagnes/gavage-pour-la-production-de-foie-gras