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2 Mai 2018
### La nouvelle proposition de décret du député Josy Arens (cdH) est une occasion inédite de mettre fin à la souffrance de millions porcelets.
« Mettons un terme à la pratique honteuse de la castration des porcelets » : c’est sous ce slogan que l’organisation de défense des animaux GAIA lance son nouveau spot publicitaire mettant en scène un magicien faisant un tour de passe-passe avec des boules, s’apparentant à des testicules de porcelets. Diffusé à la télévision à partir d’aujourd’hui jusqu’au 13 mai sur La Une et RTL-TVI, il a avant tout pour but d’interpeller les politiciens wallons d’interdire sans plus tarder une pratique cruelle mais pourtant encore largement répandue au sein de la filière porcine, y compris dans le secteur bio et plein air, pour prévenir le risque d’apparition d’odeur de verrat lors de la cuisson de la viande. « Le recours à cette intervention extrêmement traumatisante et douloureuse pour les porcelets nous paraît d’autant plus regrettable que des alternatives plus respectueuses du bien-être animal, et dont l’efficacité n’est plus à prouver, sont facilement et largement disponibles », commente Michel Vandenbosch, président de GAIA. « Notre cri d’alarme de longue date pour épargner cette souffrance atroce aux 4,5 millions de porcelets mâles castrés chaque année en Belgique bénéficie d’ailleurs de l’appui de 88% des Wallons », souligne Michel Vandenbosch, s’appuyant sur un sondage IPSOS réalisé en septembre 2017 pour GAIA.
Le lancement de ce spot coïncide jour pour jour avec le dépôt au Parlement wallon d’une proposition de décret du député Josy Arens (cdH) et co-signée par les députés Véronique Waroux (cdH), Christine Defraigne (MR), Virginie Gonzales (PS) et André-Pierre Puget (JEXISTE), visant à enlever la castration des porcs des interventions autorisées sur les vertébrés listées dans l'arrêté royal du 17 mai 2001. « GAIA salue naturellement avec grand enthousiasme cette initiative », se réjouit Michel Vandenbosch. « Nous espérons que les députés sauront entendre la nécessité et l’urgence de mettre un terme à la souffrance de millions de jeunes animaux sensibles, qui n’est d’ailleurs plus a prouver scientifiquement, en adoptant sans plus attendre ce texte », ajoute-t-il.
Des alternatives avantageuses
Les alternatives à la castration chirurgicale des porcelets sont largement disponibles et fonctionnent dans la pratique. C’est notamment le cas du vaccin Improvac, qui a obtenu le feu vert de la Commission européenne en 2009. L’autre alternative consiste simplement à ne pas castrer les porcelets, et à les laisser intacts. Certaines attitudes défavorables des mâles entiers peuvent être dans ce cas-ci évitées moyennant une gestion experte des comportements nerveux. L’odeur de verrat est quant à elle détectable sur les lignes d’abattage. « Outre l’aspect avantageux pour les éleveurs, qui permet d’obtenir une meilleure conversion alimentaire, ces alternatives bénéficient également à l’environnement : il est prouvé que les mâles vaccinés ou entiers produisent moins de déjections, ce qui a pour conséquence de réduire les gaz à effet de serre de 3,7%* », précise le président de GAIA.
Engagements de la distribution
Ajoutons à cela que plusieurs chaînes de supermarchés en Belgique se sont déjà engagées depuis quelques années à ne plus vendre de viande fraîche de porcs castrés de manière chirurgicale et douloureuse. C’est le cas notamment de Colruyt qui a recours à l’Improvac. La chaîne Lidl a quant à elle décidé de s’approvisionner en viande de porcs non castrés et non vaccinés. Enfin, Delhaize et Aldi laissent le choix aux éleveurs, et ont donc recours à l’une ou l’autre alternative.
La balle est dans le camp des députés
Malgré les promesses faites par le secteur depuis des années, rien ou peu n’a été fait pour mettre fin à la castration chirurgicale des porcelets. Pourtant les Wallons sont fermement opposés à cette pratique douloureuse. Ainsi, un sondage réalisé par IPSOS pour GAIA en septembre 2017 affirme que 88% d’entre eux veulent une interdiction claire. GAIA prône une telle direction, moyennant une période transitoire avec date butoir. GAIA soutient également l’idée que le gouvernement wallon donne les moyens aux éleveurs d’apprendre à bien gérer les mâles entiers afin d’éviter certains comportements dérangeants non souhaitables et qui sont potentiellement une source de stress dans certains élevages. « Avec la nouvelle proposition de décret du député Josy Arens (cdH), la balle repose désormais dans le camp des députés pour mettre fin à la souffrance des porcelets », conclut Michel Vandenbosch. « Espérons qu’ils sauront s’en saisir et répondre ainsi à l’attente d’une majorité écrasante des Wallons. »
news_17068421_ipsos_report_gaia_castration_des_porcelets_wallonie_presentation_namur_05022018_final_0.pdf
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