Michel Vandenbosch : « La Flandre sévit contre le trafic de chiens »
« C’est un grand pas en avant », se réjouit le président de GAIA, Michel Vandenbosch, à l’annonce des mesures proposées par le Ministre flamand du Bien-être animal Ben Weyts (N-VA) et approuvées aujourd’hui par le Gouvernement flamand. « Très clairement, la Flandre montre les dents dans le combat contre le trafic de chiens », souligne le président de GAIA.
Les éleveurs véreux de chiots ou de chatons – qui mènent leur activité par appât du gain et au détriment du bien-être animal – sont depuis longtemps dans le collimateur de GAIA. Cela fait des années que l’organisation de défense des animaux reçoit en effet des plaintes de personnes qui ont été victimes de pratiques frauduleuses et malsaines par une animalerie. Le schéma est classique : ces personnes achètent un jeune chiot, qui tombe rapidement malade et/ou décède, et il s’avère ensuite que le passeport de l’animal a été falsifié (origine, âge, vaccination…). « Après la drogue et les armes, le commerce d’animaux est l’activité criminelle la plus lucrative d’Europe », dénonce Michel Vandenbosch. GAIA ne peut donc que se réjouir du combat que va mener la Flandre, après une décision similaire de Bruxelles, contre de telles pratiques.
GAIA établit les principales mesures :
Période de quarantaine doublée
Il s’agit d’une mesure cruciale pour lutter contre la vente de chiots malades : la période de quarantaine sera doublée, passant de 5 à 10 jours, pour les animaux provenant de l’étranger ou d’un autre élevage (ce qui ne s’applique donc pas aux animaux élevés par le vendeur). Par ailleurs, les vétérinaires n’auront plus la possibilité d’autoriser la vente avant la fin de la période de quarantaine. Autre décision salutaire : l’obligation pour les animaux de recevoir une série de vaccins de base. « Chaque jour, on reçoit des messages de personnes ayant acheté un chiot qui s’est avéré malade – parvovirus, toux du chenil… Et souvent, cette maladie est fatale à l’animal », déplore Michel Vandenbosch.
Certificat de garantie
« La garantie de certificat pour les chiens sera enfin en accord avec la loi sur la protection des consommateurs. La période de garantie devra donc passer à deux ans. »
Publicité mensongère
Pour éviter que les commerçants mentent sur l’origine du jeune animal, les candidats acheteurs auront le droit de voir la mère. Dans les animaleries, ce n’est généralement pas le cas puisque les chiots sont importés depuis des pays d’Europe de l’Est (où les mères sont traitées comme des machines à reproduire). « En plus de lutter contre des pratiques d’importation frauduleuses, cette mesure favorisera la santé et la socialisation des chiots. » Par ailleurs, la publicité mensongère, comme l’utilisation de photos provenant de banques d’images, sera explicitement interdite.
Sevrage
Les chatons ne pourront être vendus qu’à partir de l’âge de 12 semaines (au lieu de 7 semaines). Il est scientifiquement prouvé que les chatons sont en plein développement comportemental pendant cette période. Les chiots élevés en Belgique ne peuvent être commercialisés qu’à partir de l’âge de 8 semaines. L’âge minimal pour les chiots importés reste fixé à 15 semaines.
Caillebotis
A l’issue d’une période transitoire de 5 ans, les chiens ne pourront plus être détenus sur du sol en caillebotis. « Le caillebotis est incompatible avec le bien-être animal, et peut provoquer de graves problèmes aux pattes des animaux », explique Michel Vandenbosch.
Limitation du nombre de races vendues
Dernière mesure, et pas des moindres : il ne sera permis que d’élever sept races au maximum. Actuellement, il est fréquent que certains éleveurs commercialisent jusqu’à 65 races différentes. Or, il est évidemment impossible de socialiser correctement autant d’animaux. Un dogue allemand requiert d’ailleurs une éducation, une approche et des connaissances complètement différentes d’un jack russel.