L'objectif réclamé : réduire le nombre d'animaux sujets d'expérience de 20% d'ici la fin de la législature
L'année dernière, un tiers de singes (29 contre 41), un quart de chiens (584 contre 788) et environ un tiers de chats (56 contre 78) en moins ont été utilisés dans les laboratoires de Belgique par rapport à 2008. L'organisation de défense des animaux GAIA, qui s'est particulièrement inquiétée du sort de ces animaux au cours des dernières années, se félicite de cette avancée majeure. En revanche, le nombre total d'animaux utilisés dans les laboratoires a augmenté de 2,29%, soit 16 619 animaux en plus, pour un total de 741 989 animaux. Face à cette remontée, GAIA réclame au prochain gouvernement un plan d'action pour réduire ces chiffres de 20% au cours de la prochaine législature. En outre, il est primordial d'améliorer la transparence des pratiques.
Du positif : le nombre de primates utilisés en laboratoires (essentiellement dans la recherche sur le cerveau) a diminué de 95% en près de dix ans : en 2000, 634 singes étaient l'objet d'expériences. Le nombre de chiens et chats en laboratoires a quasiment été réduit de moitié sur la décennie. Pour Michel Vandenbosch, président de GAIA, "il est clair que les actions de GAIA, qui ont particulièrement visé ces trois espèces, ont eu un impact considérable sur cette évolution." "Les chiffres démontrent qu'il n'existe plus de raison d'en rester là : les expériences sur ces espèces doivent être réduites à zéro, et nous nous en remettons à la responsabilité des chercheurs et du gouvernement.»
Du négatif : En un an, le nombre de rongeurs utilisés a augmenté de plus de 12 000 animaux, soit près de 2%. Et l'augmentation la plus inquiétante concerne les lapins: 57.667 animaux cette année, soit 15.615 lapins de plus dans les laboratoires, ou 27% d'augmentation.
Comparé aux données d'il y a dix ans, le nombre total d'animaux soumis à des expériences n'a finalement diminué que de 6%. Un résultat médiocre si l'on se rapporte à la Directive européenne de 1986 qui encourage les pays membres à la recherche de méthodes alternatives.
Un impératif de transparence
Actuellement, les données rendues publiques sont franchement rudimentaires. Le gouvernement compte sur la bonne volonté des laboratoires pour décider des informations qu'ils communiquent sur la nature des expériences pratiquées. Or les statistiques officielles publiées ne contiennent aucune information sur la nature exacte des tests, ni sur le degré de souffrance infligée; rien sur les expériences exercées sans anesthésie. Pour GAIA, ces données devraient être rendues publiques : la société civile mérite un droit de regard sur ces pratiques.
L'intention des autorités compétentes d'ajouter une 2ème personne extérieure au sein des comités d'éthique consultatifs des centres de recherche est louable. Toutefois, GAIA reste sceptique quant au potentiel de cette seule mesure à vraiment réduire le nombre d'expériences sur les animaux.
Création d'un Centre des méthodes alternatives : sans budget, pas d'intérêt.
Adopté en 2009, un Arrêté Royal prévoit la création d'un Centre pour les méthodes alternatives à l'expérimentation animale, ayant pour but de stimuler la recherche de méthodes n'ayant pas recours à l'animal. GAIA insiste pour que le prochain gouvernement mette en oeuvre le projet tout en libérant les budgets nécessaires à faire de cet organisme un véritable acteur de la recherche alternative, et non une vitrine de bonnes intentions.