Près de 9 Wallons sur 10 sont en faveur d’une interdiction de la castration chirurgicale des porcelets. C’est ce que nous apprend un sondage réalisé par Ispos pour GAIA en septembre 2017, auprès d’un panel de 1002 Wallons de 15 ans et plus. Outre ce résultat sans appel, l’enquête révèle qu’une large majorité des Wallons (80%) affirme ne pas être au courant de cette pratique pourtant coutumière chez les éleveurs, y compris par le secteur bio et plein air, afin de prévenir le problème de l’odeur de verrat dans la viande. « Les résultats de ce sondage ne sont qu’une preuve supplémentaire qu’il est grand temps d’interdire cette pratique cruelle au profit d’alternatives efficaces, disponibles et dans l’intérêt du bien-être animal et de l'éleveur », a souligné le président de GAIA, Michel Vandenbosch, devant les députés wallons venus assister à la présentation des résultats.
Chaque année, 4,5 millions de porcelets mâles sont castrés en Belgique pour prévenir le risque d'apparition de l’odeur de verrat – une odeur désagréable lors de la cuisson de la viande de porc non castré – qui n'apparaît que dans une minorité des cas, et à laquelle seule une fraction des consommateurs est sensible. Ainsi, pour parer à ce risque réduit de désagrément, une majorité des porcelets mâles subissent une ablation des testicules quelques jours après leur naissance.
L’argument selon lequel cette intervention ne fait pas souffrir est totalement contredit par la science et n’est généralement tenu que par les éleveurs de porcs eux-mêmes, qui, par simple habitude, ou parce qu'ils ne voient pas d'autre option, ou encore parce qu’ils sont mal informés, ont encore recours à cette pratique inutile. « Seule une obligation légale de recours à des techniques d’alternatives efficaces, disponibles et dans l’intérêt du bien-être animal et de l’éleveur remédiera au manque flagrant d’empathie et de mépris des connaissances scientifiques », souligne Michel Vandenbosch. « La grande majorité des citoyens wallons soutiennent d’ailleurs une interdiction allant dans ce sens. Dès lors, le temps est venu aux politiques d’assumer pleinement leur responsabilité », ajoute t-il.
Les députés de l'opposition, Virginie Gonzalez (PS) et Jean-Pierre Denis (PS), ainsi que le député de la majorité, Josy Arens (cdH), sont favorables à une interdiction et ont exprimé leur intention de déposer un texte de loi allant dans le sens d'une interdiction. Des membres du groupe PS, comme du groupe cdH sont disposés à collaborer à ce sujet.
A ce jour en Belgique, plusieurs chaînes de supermarchés et entreprises se sont dès lors engagées, depuis quelques années pour certaines, à ne plus vendre de viande de porcs castrés de manière chirurgicale et douloureuse. C’est le cas notamment de Colruyt, Delhaize, Lidl, Marko, Cora, Carrefour, Champion ainsi que Sodexo, Ikea, McDonald’s et Centerparcs.