Pour la dixième étape de sa tournée estivale, GAIA a fait escale à Charleroi ce 13 août. La comédienne Bénédicte Philippon s’est enfermée dans une cage, en plein centre de Charleroi, pour protester contre les conditions d’élevage de plus de 300 millions d’animaux en Europe. Jusqu’au 16 août, GAIA parcourt 12 villes du pays avec pour thème la campagne « Exit les Cages », une initiative citoyenne européenne visant à interdire les élevages intensifs en cage en Europe. GAIA vise à dépasser le seuil de 1,3 million de signatures avant la fin de l’été.
En Europe, plus de 300 millions d’animaux sont élevés dans des systèmes de cages chaque année. Les cages sont cruelles et inutiles. Elles ont des effets dévastateurs sur les animaux comme les lapins, les cailles, les canards, les oies, les poules ou les truies. Certains animaux ne voient jamais la lumière du jour, d’autres comme les truies ne peuvent même pas se retourner… Dès leur naissance, 60% des veaux laitiers en Europe sont enfermés séparément, à l’écart de leur mère, dans des boxes individuels comparables à des igloos de plastique blanc. En cause : la directive européenne 2008/119, qui autorise les cages pour les jeunes veaux et permet de les élever dans ces conditions jusqu’à l’âge de 8 semaines. Or le bien-être animal risque de passer à la trappe dans les propositions de la Commission européenne pour la réforme de la Politique agricole commune (PAC) après 2020.
Une vie en cage, ce n’est pas une vie. Réduits à des produits d'élevage ou des machines de reproduction, ces êtres sensibles mènent une vie irrespectueuse de leur dignité. Ils n’ont pas assez de place pour bouger et ne peuvent exprimer ou développer leur comportement naturel. « En Belgique, aussi, 85% des animaux 'de ferme' sont élevés de manière intensive dans des cages, explique Michel Vandenbosch, président de GAIA. Une vie en cage, c’est une vie de souffrances, de frustrations et de privations. Mettre fin aux cages ébranlera un élevage industriel qui n’est ni durable, ni moralement acceptable et représente une aberration économique.»
Des alternatives viables existent
Face à ce constat, GAIA s’est coalisé avec plus de 130 ONG pour obtenir l’interdiction de l’utilisation des cages en Europe. Et ce, au travers d’une initiative citoyenne européenne. Lancée à l’automne 2018, cette ICE a déjà recueilli plus de 1 million de signatures. Grâce à sa tournée estivale, GAIA et ses partenaires européens espèrent atteindre le seuil critique de 1,3 million de signatures. Si, après vérification des identités et élimination des doublons, les autorités valident plus d’un million de paraphes, la Commission sera tenue de répondre et une audience devra se tenir au Parlement européen. « Nous souhaitons une interdiction progressive des cages, actée avec des échéances claires et que les éleveurs soient accompagnés dans la transition vers des élevages alternatifs», plaide Michel Vandenbosch.
D’autant plus que des solutions viables émergent en Europe. Au Danemark, par exemple, cela fait dix ans que les élevages ont commencé à utiliser des systèmes de truies libres en maternité. Et ce modèle, développé conjointement avec les organisations professionnelles, les équipementiers et les associations de protection des animaux, est viable économiquement. La Norvège, la Suède et la Suisse ont, quant à elles, interdit il y a plusieurs années les cages de mises bas avec confinement continu. Depuis 2017, la loi autrichienne impose à son tour la mise bas en liberté des truies dans tous les bâtiments nouvellement construits.
Bénédicte Philippon : une « Cage Fighter » engagée
Lors du lancement officiel de la tournée « Exit les cages / End the cage age », le 25 juillet, le sprinter belge Kevin Borlée s’était enfermée dans une cage, sur la rue Neuve, à Bruxelles. Des images fortes et symboliques, qui ont fait le tour de la Toile. Citoyenne engagée et sympathisante de la cause animale, la comédienne Bénédicte Philippon (Les Poufs, Ennemi Public) s’est elle aussi engagée en tant qu’ambassadrice de GAIA afin d’attirer l’attention sur les millions d’animaux d’élevage qui vivent derrière les barreaux chaque année. « Les animaux sont des êtres sensibles qui méritent le respect. Or, rien qu’en Belgique, plus de 4 millions d’animaux endurent un calvaire tout au long de leur courte et triste existence », a expliqué Bénédicte Philippon. « L’ICE pour la fin des cages en élevage en Europe est la campagne la plus vaste et la plus collaborative sur le bien-être des animaux de cette génération. Il est essentiel qu’en tant que citoyens, on se saisisse tous du sujet. Et qu’on réclame, ensemble, des élevages plus respectueux du bien-être animal. » Et d’insister : « Les cages sont un système d’une autre époque. Il est temps d’y mettre fin ! ».
Après Namur, Liège, Arlon et Charleroi, GAIA fera encore étape dans 2 autres villes : Blankenberge (le 14 août) et Eupen (le 16 août). Chacun pourra imiter le geste de Bénédicte Philippon et de Kevin Borlée en s’enfermant dans une cage, le temps d’une photo. Pour que le message prenne un maximum d’ampleur, GAIA invite chacun à signer la pétition sur place ou sur www.exitlescages.be, à s’enfermer dans sa cage et à publier une photo avec le hashtag #ExitlesCages ou #EndTheCageAge sur Instagram, Twitter, Facebook ou les autres réseaux.