1.069.715 : c’est le nombre impressionnant de signatures récoltées lors de la campagne européenne de GAIA qui vise à mettre fin au calvaire de près d’un milliard de volailles et de 37 millions de bovins, d’équidés, de chèvres et de moutons transportés vivants à l’intérieur de l’Union européenne, et vers des pays tiers comme la Turquie ou le Moyen-Orient. La campagne a été lancée conjointement avec Eurogroup for Animals dans 27 pays en mars 2016 et plaide pour une révision urgente de la loi européenne encadrant la protection des animaux pendant le transport.
« Ce succès de notre campagne ‘Arrêtons les camions’ envoie un signal très fort à la Commission européenne », explique la directrice de GAIA, Ann De Greef. « Assez tergiversé ! La réglementation actuelle est largement inefficace. L’Europe doit agir sans plus attendre afin d’épargner à des centaines de millions d’animaux chaque année les souffrances terribles engendrées par les transport longues distances », souligne-t-elle.
Soutien de nos ministres du Bien-être animal
A ce large soutien des citoyens vient s’ajouter celui de nos trois Ministres régionaux du bien-être animal, Carlo Di Antonio (cdH), Bianca Debaets (CD&V) et Ben Weyts (N-VA). Ces derniers ont publiquement adressé au Président de la Commission européenne en juillet de l’année passée une demande de révision du Règlement européen 1/2005 relatif à la protection des animaux pendant le transport. Pour GAIA, la révision doit porter sur une durée bien plus limitée (8 heures maximum) pour le transport d’animaux vivants, des exigences beaucoup plus strictes et plus précises concernant les conditions du transport, ainsi que sur le niveau de formation des conducteurs et des gestionnaires. Cette requête est venue appuyer une demande initiale faite par les gouvernements allemand, danois et hollandais un an auparavant et suivie par l’Autriche et la Suède.
De l’urgence à l’action
Depuis de nombreuses années, enquête après enquête, GAIA et ses partenaires s’efforcent de mettre au grand jour les conditions inhumaines dans lesquelles les animaux sont transportés. De longues heures inconfortables les attendent, entassés avec d’autres animaux de leur espèce. Quand les animaux atteignent leur destination finale, souvent au terme d’un voyage de plusieurs jours, ils sont épuisés, affamés, déshydratés et souvent blessés. Certains d’entre eux n’arrivent même pas à destination.
« Malheureusement, force est de constater que rien n’a vraiment changé au cours des dernières années. Cela est probablement dû à la complexité de la réglementation actuelle, la mauvaise volonté des transporteurs réticents à la respecter, ainsi qu’au laxisme des autorités compétentes », commente Ann De Greef. « D’où la nécessité de revoir la législation en urgence, qui aille dans le sens d’une forte limitation du temps de transport. A terme, il faut arriver à remplacer le transport d'animaux vivants destinés à l’abattage par celui de la viande et de carcasses », ajoute t-elle. Avant de conclure : « Nous demandons au Commissaire européen à la santé et à la sécurité alimentaire, Vytenis Andriukaitis, d’introduire dans le Règlement européen un amendement qui inscrit une durée de transport limitée à 8 heures, et qui remplace le transport d'animaux vivants par celui de viande et de carcasses. »
Pas de temps à perdre
Pour Reineke Hameleers, la directrice d’Eurogroup for Animals : « L'UE ne peut ignorer les signatures de plus d’un million de ses citoyens, qui demandent la fin du calvaire interminable de ces animaux pendant les transports. Sous sa forme actuelle, le Règlement européen sur le transport d'animaux porte gravement atteinte à leur bien-être. Il n’y a plus de temps à perdre. La Commission européenne doit agir d’urgence et honorer la volonté des citoyens européens en mettant un terme à ce système inhumain de transports d'animaux vivants qui finissent leur calvaire à l’abattoir. »