« Tenez votre promesse, interdisez l'élevage d'animaux à fourrure en Flandre »
L'élevage d'animaux à fourrure en Flandre fait réagir les stars ! Préoccupée par la souffrance animale, l'actrice américaine Pamela Anderson a adressé une lettre au Ministre flamand du Bien-être animal Ben Weyts, pour lui demander où en est l'interdiction de l'élevage de visons qu'il a promise. A plusieurs reprises, et encore début décembre en Commission bien-être animal du Parlement, le Ministre a en effet annoncé sa volonté de proposer une loi avant la fin de l'année. « J'avais été heureuse d'apprendre par mes amis de PETA et de GAIA que vous vous étiez engagé à interdire l'élevage d'animaux à fourrure en Flandre », écrit l'actrice dans sa lettre. Mais dans quelques jours, l'année sera terminée et « rien n'a encore été proposé pour mettre fin à cette production cruelle », ajoute-t-elle. « Chaque journée de report de cette loi signifie une journée de souffrance supplémentaire pour les plus de 200.000 visons enfermés dans les élevages à fourrure en Flandre. Ces animaux sauvages sont confinés dans des petites cages de treillis métallique, puis tués pour la fabrication d'accessoires de mode dont personne n'a besoin, et que de plus en plus de personnes refusent d'avoir. »
« Monsieur le Ministre, je vous demande d'honorer votre engagement en proposant sans plus attendre une loi interdisant cette pratique », adresse-t-elle à Ben Weyts. « Vous suivriez ainsi l'exemple déjà donné par l'Autriche, la Croatie, les Pays-Bas, la Suisse, le Royaume-Uni, et, plus proche de vous, la Wallonie et la Région bruxelloise, qui ont compris qu'une société civilisée et progressiste ne pouvait plus tolérer une telle cruauté. »
« J'espère recevoir une réponse positive de votre part », conclut Pamela Anderson, en demandant au Ministre de la contacter en envoyant un e-mail à Ann De Greef, la directrice de GAIA.
« Jouez franc-jeu, Monsieur le Ministre »
Se joignant à Pamela Anderson, Michel Vandenbosch, le président de GAIA, demande au Ministre flamand de respecter son engagement : « Monsieur Weyts doit maintenant jouer franc-jeu et déposer une proposition de loi sur la table. Le temps presse. Les éleveurs de visons ont compris ce qui va arriver, et cherchent à agrandir leur élevage. Après une longue procédure juridique, quatre d'entre eux ont finalement reçu le feu vert pour un élargissement, malgré les refus de la Ministre de l'Agriculture Joke Schauvliege (CD&V). Le Conseil d'Etat a en effet rejeté le motif de refus de la Ministre – l'annonce d'une future interdiction légale. Pour arrêter cette tendance, il est urgent que cette annonce devienne une loi concrète. Les éleveurs sauront ainsi à quoi s'en tenir, et ils pourront s'assurer d'une sécurité juridique. Les plus de 200.000 visons qui sont gazés chaque année au terme d'une courte vie dans des conditions affreuses pour fabriquer de la fourrure, attendent leur cadeau de Noël. »
Informations complémentaires :
- 85 % des Flamands sont favorables à une interdiction de l'élevage d'animaux à fourrure, selon plusieurs sondages d'opinion, dont le plus récent a été réalisé par IPSOS en 2015.
- La très grande majorité des Flamands sont opposés à la mise à mort d'animaux pour la fabrication de manteaux ou d'accessoires en fourrure.
- La Flandre est la seule Région du pays où il est encore permis de détenir des animaux pour la production de fourrure (17 élevages en activité). En Wallonie, l'interdiction est d'application depuis 2015, et en Région bruxelloise, elle date d'avril 2017. La Wallonie a pris cette mesure après qu'une demande a été introduite pour la création d'un élevage de visons dans la Région.
- Les Pays-Bas, soit le troisième plus grand producteur mondial (6 millions de peaux de visons par an, provenant de 165 élevages – soit 10 fois plus qu'en Flandre), ont récemment reçu le feu vert de la part de la Cour de Justice de l'UE pour l'interdiction de l'élevage d'animaux à fourrure (tous les élevages doivent avoir fermé pour 2024).
- L'élevage d'animaux pour la production de fourrure est une pratique illégale au Royaume-Uni, en Autriche, aux Pays-Bas, en Croatie, en Bosnie (loi en application en 2018), en Suisse, en Wallonie et en Région bruxelloise.