« DierAnimal va devoir faire ses preuves »
L'organisation de défense des animaux GAIA a pris connaissance de la création du parti unitaire DierAnimal dans notre pays. Pour GAIA, la création de ce parti est une preuve supplémentaire du gain d'importance que prennent le bien-être et les droits des animaux dans notre société et dans la politique. « Nous souhaitons beaucoup de succès à ses fondateurs, mais ils devront faire leurs preuves pour que ce parti ne se limite pas à une belle idée éphémère », réagit le président de GAIA, Michel Vandenbosch, qui se dit « dans l'expectative ».
Notre société accorde de plus en plus d'importance aux animaux et à leur bien-être. De ce fait, il est logique que des citoyens décident de se réunir pour créer un nouveau parti politique, forts du constat que les partis en place accordent une protection jugée insuffisante aux animaux. Plusieurs exemples dans les pays voisins peuvent d'ailleurs servir d'exemple aux fondateurs de ce nouveau parti.
Souffrance animale
Outre l'intérêt sociétal croissant, la thématique du bien-être animal se fait également une place toujours plus grande à l'ordre du jour politique. La dernière réforme de l'Etat y est pour quelque chose. En 2014, la compétence du Bien-être animal a été remise au Régions, et est restée scindée de celle de l'Agriculture. « Cette régionalisation a créé une dynamique positive inédite », explique Michel Vandenbosch. « Les trois ministres du bien-être animal – Carlo Di Antonio (cdH) en Wallonie, Bianca Debaets (CD&V) à Bruxelles et Ben Weyts (N-VA) en Flandre – prennent cette compétence très au sérieux. Ils ont tous les trois contribué dans une certaine mesure au bien-être animal dans notre pays. La Belgique a ainsi rattrapé son retard, et ne fait plus partie des mauvais élèves européens. »
Idéalisme radical
GAIA souligne néanmoins que malgré certaines avancées, il reste énormément de pain sur la planche. « La souffrance animale reste criante en Belgique, et la voie politique peut amener beaucoup de solutions. » GAIA milite par ailleurs pour que tous les partis, et surtout ceux au pouvoir, placent le bien-être et les droits des animaux à l'avant-scène politique. « En tant qu'organisation de défense des animaux, nous nous réjouissons lorsqu'un politique ou un parti s'engage pour le bien-être animal. Dans cette optique, nous espérons que l'arrivée de DierAnimal, un an et demi avant les élections régionales de 2019, incitera les partis en place à s'investir davantage dans la défense des animaux. Le programme de DierAnimal place le parti dans une position d'idéalisme radical, tout en comportant plusieurs idées intéressantes comme celle d'une "taxe cruauté". GAIA est d'avis que cette position est légitime et défendable, devant l'ampleur de la souffrance des animaux. Par ailleurs, un vent un peu plus radical en ce qui concerne le bien-être des animaux ne pourrait pas faire de mal dans le paysage politique belge », conclut le président de GAIA.