Le Jury d’éthique publicitaire (JEP) a jugé que les plaintes contre la dernière campagne de GAIA « Nous en avons assez » ne sont pas fondées. Suite à la diffusion de cette campagne, les syndicats agricoles – dont la Fédération Wallonne de l’Agriculture – avaient crié au « scandale »... « Si l’intention était de nous bâillonner et de nous priver d’un moyen de fournir des informations critiques, alors ils ont une fois de plus lamentablement échoué », réagit le président de GAIA, Michel Vandenbosch.
Les 17 et 24 avril, une annonce de GAIA est parue dans tous les journaux francophones et néerlandophones du pays. Avec l’image de la campagne et le texte qui l’accompagne (voir annexe), GAIA a mis en évidence les causes sous-jacentes des épidémies zoonotiques, des pandémies et des foyers de maladies animales (marchés humides, commerce d’animaux sauvages, déforestation et élevage industriel/intensif) qui font des ravages sur les hommes et les animaux. « Qu’il s’agisse des épidémies, des pandémies ou des foyers de maladies animales mentionnées dans la campagne, toutes impliquent autant de souffrance animale qu’elles génèrent de souffrances humaines, explique Michel Vandenbosch, le président de GAIA. Les zoonoses ne sont pas seulement causées par le contact de l’homme avec les animaux sauvages. Il s’agit ici de nos rapports systématiques aux animaux, en particulier pour la production de viande. Cela a non seulement un impact désastreux sur le bien-être et la santé des animaux, mais cela pose également des risques pour la santé humaine. À travers cette campagne, nous apportons une critique systémique globale. »
Suite à la diffusion de cette campagne, les syndicats agricoles – dont la Fédération Wallonne de l'Agriculture – ont rapidement crié au « scandale », suivis par quelques soutiens politiques. Dans la foulée, deux plaintes ont été déposées auprès du Jury d’éthique publicitaire (JEP). « Ils ont complètement tiré le message de son contexte et nous ont accusés de tenir les agriculteurs personnellement responsables de la crise du Covid-19. Une absurdité et un manque total de discernement ! ».
Des plaintes jugées infondées
En l'absence d'infractions aux dispositions légales ou autodisciplinaires, le JEP a jugé cette plainte infondée. « Avec cette annonce, nous n'enfreignons aucune règle sur la publicité non commerciale et nous sommes droits dans nos bottes », souligne M. Vandenbosch. Dans sa missive, le JEP explique, entre autres : « Le jury est d'avis que cette publicité non commerciale, par son message, vise effectivement à soulever un problème du point de vue de l'annonceur concernant les inconvénients liés à une certaine attitude envers les animaux, sans toutefois, du point de vue du consommateur moyen, être une communication stigmatisante envers les agriculteurs/éleveurs ou une communication qui inspire inutilement la peur. »
Et Michel Vandenbosch de conclure : « Nulle part GAIA ne prétend que les agriculteurs sont responsables de la crise actuelle. Au travers de cette campagne, ce ne sont pas les agriculteurs qui se retrouvent personnellement visés. Il faut vraiment être très susceptible pour en déduire cela… GAIA lutte contre un système d’exploitation des animaux à grande échelle qui présente également de grands risques pour les humains. Et nous continuerons à le faire. »