GAIA : « Après la Flandre et la Région de Bruxelles-Capitale, au tour de la Wallonie d’interdire le gavage des animaux »
L’organisation de défense des animaux GAIA salue avec grand enthousiasme la volonté du ministre wallon du Bien-être animal Carlo Di Antonio (cdH), réaffirmée ce matin dans la Dernière Heure, de vouloir mettre un terme au gavage des oies et des canards en Wallonie avant la fin de la législature en 2019. « Suite à l'annonce du ministre Di Antonio faisant écho à l'interdiction déjà adoptée en Flandre, GAIA se met à rêver d'une interdiction du gavage en Wallonie. », commente la directrice de GAIA, Ann De Greef. « Ne reculons pas dans cette volonté de mettre fin à la grande souffrance animale provoquée par cette méthode de production cruelle, ce que la science démontre d’ailleurs très bien », a-t-elle ajouté.
En effet, contrairement à ce qu’affirme le cabinet du ministre de l’Agriculture wallon René Collin (cdH) ainsi que les producteurs de foie gras, le gavage engendre bel et bien une très forte dégradation du bien-être des canards. Dans sa dernière étude scientifique sur la production de foie gras (2015), le professeur Donald M. Broom de l’Université de Cambridge au Royaume-Uni, une autorité scientifique de notoriété mondiale en matière de bien-être animal, souligne que la pratique du gavage prive le canard de la maîtrise d’un aspect de sa vie crucial à sa survie : l’ingestion d’une nourriture adaptée en quantités adaptées.
Le rapport souligne en outre que les canards gavés, peinent à se déplacer et halètent pour réguler leur température corporelle perturbée, rendus alors fiévreux, suite au choc thermique provoqué par l'embuc enfoncé dans leur gosier et du fait de la compression des poumons par un foie devenu bien trop volumineux. Bon nombre d'entre eux subissent des reflux gastriques. Sur les 12 jours qui marquent la période de gavage, le taux de mortalité des oiseaux est de 2 à 4%, soit 10 à 20 fois plus élevé que dans des élevages de canards de chair.
Le rapport précise enfin que les conditions actuelles de la production de foie gras ne respectent que trois des douze critères et pas un seul principe de bien-être prévus par le projet européen Welfare Quality®, qui sert à mesurer le bien-être des animaux de rente.