Le verdict dans le procès contre l'abattoir de Tielt a été rendu aujourd'hui. Le directeur Thomas De Roover De Brauwer et l'abattoir ont tous deux été condamnés par le tribunal correctionnel d'Ypres à une amende de 16.000 euros, dont la moitié avec un sursis de trois ans. Les images filmées en caméra discrète par Animal Rights, ont été rejetées en tant que preuve. Le recours civil de GAIA et de Animal Rights a, quant à lui, été déclaré recevable. Les deux parties civiles recevront 1 euro de dommages moraux. « Nous avons des sentiments mitigés», reconnaît le président de GAIA, Michel Vandenbosch.
Ce sont des images filmées en caméra discrète par Animal Rights qui ont mis le feu aux poudres. Ces images montrent comment les cochons sont battus et frappés, traînés hors d'un camion avec des chaînes autour des jambes... Le 26 avril 2017, GAIA a déposé une plainte pénale avec l'association Animal Rights. Aujourd'hui, le verdict a été rendu à Ypres.
« Inacceptable et grave »
Le juge a qualifié les images d'Animal Rights de peu fiables. Elles n'ont pas pu servir de preuve. Pourtant, c'est sur la base de ces images que l'Inspection flamande du Bien-être animal a contrôlé l'abattoir et a constaté les mêmes violations. Sur la base de ces constatations, le directeur Thomas De Roover De Brauwer et l'abattoir ont été condamnés à de lourdes amendes. « Les faits sont inacceptables et graves », a dit le juge. « Certainement pour un abattoir de cette taille. Le directeur et l'entreprise elle-même ont gravement fauté. »
Le président de GAIA, Michel Vandenbosch : « En tout état de cause, le directeur et l'abattoir ont été condamnés pour de graves manquements et de graves erreurs qui ont empêché les animaux d'être traités correctement, a reconnu le tribunal. Les amendes peuvent sembler légères mais c'est le montant maximal prévu par la Loi. C'est pourquoi nous demandons au ministre du Bien-être animal, Ben Weyts (N-VA), de prendre des mesures urgentes pour augmenter les sanctions. » Et Michel Vandenbosch d’insister : « Autre fait important : notre rôle de partie civile est reconnu. La cour reconnaît donc que nous sommes autorisés à représenter devant les tribunaux les intérêts des animaux sans défense, qui ne peuvent évidemment pas se défendre eux-mêmes. Bien sûr, je suis déçu que l'homme qui a enregistré ces atrocités doive porter tous les péchés du monde. C'est une ineptie quand on considère que la vie privée des tortionnaires d'animaux est plus importante que les horreurs que subissent les animaux sans défense ».
Maître Anthony Godfroid, avocat de GAIA : « Je suis satisfait des sentences prononcées. L'abattoir et son directeur ont tous deux été condamnés à la peine maximale prévue par la Loi sur la protection des animaux. La réalité est que sans ces images, il n'aurait jamais été possible d'obtenir une condamnation. Ce cas devrait être un signal pour l'Inspection flamande du Bien-être animal afin de contrôler les abattoirs de manière beaucoup plus approfondie et régulière ».