Les Bruxellois ont-ils changé d'opinion sur les partis politiques qui ont rejeté l'interdiction de l'abattage sans étourdissement ? GAIA et Ipsos ont enquêté. Cette étude montre que les partis politiques qui ont voté contre l'interdiction en juin ont subi un préjudice au niveau de leur image. Parmi les résultats, plus de deux Bruxellois sur trois pensent toujours que l'abattage sans étourdissement devrait être interdit dans la région de Bruxelles, tout comme 40 % des musulmans d'ailleurs.
Le fait que l'interdiction de l'abattage sans étourdissement reste d'actualité même après son rejet est démontré non seulement par les résultats de cette enquête, mais aussi par l'actualité politique.
DéFI
Le président de DéFI, François De Smet, a annoncé la semaine dernière que son parti remettra la question sur la table pour les prochaines élections et les éventuelles négociations gouvernementales en 2024. Le parti explique qu’une large majorité de Bruxellois adhèrent à cette mesure et qu’il ne se résignera pas à ce que la souffrance animale soit traitée différemment à Bruxelles et dans les deux autres Régions, où l'interdiction de l'abattage sans étourdissement existe déjà.
Le combat continue
Michel Vandenbosch, président de GAIA : " Les partis qui ont rejeté l'interdiction de l'abattage sans étourdissement n'ont pas fait un très bon travail auprès des citoyens de Bruxelles. C'est ce qui arrive quand on galvaude les intérêts du bien-être animal et qu'on vend son âme à des fanatiques religieux en échange de quelques votes. La bataille est loin d'être terminée. Je ne doute pas que la question de la souffrance animale causée par l'abattage sans étourdissement sera de nouveau à l'ordre du jour politique à Bruxelles d'ici peu. En tout cas, GAIA poursuit son combat, avec le soutien de la majorité des Bruxellois."
Voici les résultats de l’enquête réalisée par la société d'études de marché Ipsos sur base d’un échantillon représentatif de Bruxellois. Vous trouverez également l'intégralité des données en annexe.
- L'image des partis qui ont voté largement ou entièrement en faveur de l'interdiction de l'abattage sans étourdissement s'est améliorée auprès des Bruxellois. En revanche, l'image des partis qui ont voté contre l'interdiction de l'abattage sans étourdissement s'est détériorée.
- L'image du PvdA-PTB, d'Ecolo, du PS et des Engagé.e.s s'est détériorée vers une image un « peu plus négative » à « beaucoup plus négative » auprès des citoyens bruxellois.
- Environ deux Bruxellois sur trois (67%) étaient au courant du vote, et près d'un sur trois (29%) l'a suivi attentivement.
- Plus de deux Bruxellois sur trois estiment que l'abattage sans étourdissement devrait être interdit en Région bruxelloise.
- Seul un Bruxellois sur cinq n'est pas d'accord avec l'idée d'une telle interdiction.
- Actuellement, l’abattage sans étourdissement est encore autorisé dans la région de Bruxelles-Capitale, mais un Bruxellois sur trois pense qu'il est interdit. Chez les musulmans, ce chiffre atteint 45 %.
- Parmi toutes les religions, à l'exception de l'Islam, la grande majorité est d'accord avec l'interdiction de l'abattage sans étourdissement. Au sein des musulmans, les avis sont partagés et penchent "contre l'interdiction de l'abattage sans étourdissement". 40% des musulmans sont d'accord pour que l'abattage sans étourdissement soit interdit à Bruxelles, 9% des musulmans sont « sans avis » et 51% des musulmans ne sont pas d'accord avec l'interdiction de l'abattage sans étourdissement.
Quelles sont les conclusions ?
- Il existe un fort soutien à Bruxelles pour l’interdiction de l'abattage sans étourdissement.
- Ce n'est que parmi les musulmans que l'opinion est divisée.
- La majorité des Bruxellois étaient au courant du vote sur l'interdiction de l'abattage sans étourdissement au Parlement bruxellois.
- Le vote sur l'interdiction de l'abattage sans étourdissement au Parlement bruxellois a engendré un impact sur l'opinion des Bruxellois concernant les différents partis : les partis qui ont rejeté l'interdiction - PvdA-PTB, Ecolo, PS et Les Enagé.e.s - ont subi un préjudice d'image.