Le 11 juillet dernier, 70 000 moutons étaient exportés de la Roumanie vers le Moyen et Proche-Orient, à bord d’un cargo de la compagnie KLLT, responsable de la mort de 1,5 millions d’animaux depuis 1980. Malgré l'appel du commissaire Andriukaitis et la mobilisation de dizaines d'ONG de défense animale, le gouvernement roumain a refusé d'arrêter cette expédition de la mort, en violation flagrante du droit de l'UE. GAIA appelle la Commission européenne à prendre des mesures fermes contre la Roumanie et réclame, d’urgence, une procédure d’infraction.
Malgré les efforts déployés cette semaine pour arrêter l'expédition cruelle de 70 000 moutons de Roumanie vers le golfe Persique, les camions sont arrivés au port de Midia, situé sur la côte roumaine de la mer Noire, et les opérations de chargement ont commencé. GAIA appelle la Commission européenne à prendre des mesures fermes contre la Roumanie pour violation de la législation européenne visant à protéger les animaux en cours de transport.
Les autorités roumaines ont fait fi de l'appel lancé jeudi par Vytenis Andriukaitis, Commissaire européen chargé de la Santé et de la Sécurité alimentaire, au ministre roumain de l'Agriculture et du Développement rural Petre Daea pour qu'il mette fin au transport d’animaux vivants vers le Koweït, le Qatar et les Emirats Arabes Unis. Dans son plaidoyer, le commissaire Andriukaitis a souligné l'impossibilité de respecter les dispositions légales de l'UE en matière de bien-être animal dans les conditions de températures extrêmes sur la route maritime.
Des sources du port roumain de Midia affirment qu'elles ont été empêchées de s'approcher du navire - le Al Shuwaikh, propriété de la société koweïtienne Livestock Transport & Trading (KLTT) - mais que chacun pouvait "entendre les animaux", clairement et distinctement.
Des moutons qui cuisent sous leur peau
Depuis des décennies, des navires comme celui-ci exportent des animaux vivants dont la viande sera vendue au Moyen ou au Proche-Orient. En 2018, les enquêteurs de l’ONG Animal Australia ont pu s’introduire à bord des navires de KLTT. Ils y ont découvert des animaux haletants, proches de l’asphyxie, qui cuisaient littéralement sous leur peau. Entassés dans des cases pour maximiser les profits, certains ne parviennent pas à atteindre les mangeoires et les abreuvoirs. Ils endurent des chaleurs extrêmes. Beaucoup meurent ensevelis sous leurs propres excréments. D’autres souffrent pendant des semaines en mer. À cause des combinaisons de chaleur et d'humidité qui atteignent des niveaux insoutenables, les moutons cuisent vivants dans les cales des navires. Mais pour ceux qui survivent, la souffrance ne s'arrête jamais.
Violation du droit de l'Union européenne
"Malgré l'intervention du commissaire Andriukaitis, le ministre de l'Agriculture roumain Petre Daea a fait la sourde oreille sur le fait que cet envoi est susceptible de violer l'article 3 du règlement (CE) n° 1/2005 de l'UE, selon lequel les animaux ne doivent pas être transportés d'une manière susceptible de causer des blessures ou des souffrances indues", déclare Reineke Hameleers, directrice d’Eurogroup for Animals. "Selon la législation de l'UE sur le transport, si le bien-être des animaux ne peut être garanti jusqu'à la destination finale, le transport ne peut pas avoir lieu, torpille Michel Vandenbosch, membre et représentant de GAIA au Conseil d’Administration d’Eurogroup for Animals. Nous avons besoin d’urgence d'une procédure d'infraction."
S'ils arrivent vivants à destination, les animaux seront abattus sans étourdissement pour la "Fête du Sacrifice" qui a lieu en août.