GAIA offre des moutons en chocolat: « Le résultat de 22 ans d'actions »
« C'est un combat que nous menons depuis 22 ans, et il arrive aujourd'hui à son terme : 42 jours après le Parlement wallon, le Parlement flamand met aussi un terme (à l'issue d'une période transitoire d'un an et demi) à la souffrance inutile et évitable de centaines de milliers de moutons et de bovins qui sont actuellement abattus sans étourdissement pour des motifs de tradition religieuse. C'est un événement historique, qui survient alors que GAIA fête cette année son 25ème anniversaire!"
Michel Vandenbosch et Ann De Greef, le président et la directrice de GAIA, ont assisté à la conférence de presse donnée cet après-midi par le Ministre du Bien-être animal flamand, Ben Weyts, ainsi que des représentants de la majorité et de l'opposition. Les protagonistes politiques ont présenté le décret sur « les méthodes autorisées pour l'abattage d'animaux », qui interdit l'abattage sans étourdissement, y compris pour des motifs religieux. Michel Vandenbosch et Ann De Greef ont salué le consensus politique : « Le décret est soutenu par la majorité comme par l'opposition, ce qui n'arrive que très rarement et mérite nos sincères applaudissements. » Pour l'occasion, GAIA a offert des moutons en chocolat au Ministre flamand du Bien-être animal Ben Weyts, ainsi qu'aux députés Hermes Sanctorum (indépendant) et Jelle Engelbosch (N-VA).
Signe de reconnaissance
« En signe de reconnaissance », explique Michel Vandenbosch. « Chacun à leur manière, ils ont porté ce dossier sur leurs épaules, et rendu aujourd'hui possible ce qui était inconcevable il y a encore deux ans. »
Le décret flamand impose qu'à partir de 2019, les moutons devront être rendus insensibles avant l'égorgement à l'aide d'un étourdissement électrique réversible, appelé électronarcose. Pour les bovins, un étourdissement immédiatement après l'égorgement (post-cut stunning) sera appliqué jusqu'à ce que la méthode de l'étourdissement réversible soit au point pour les races spécifiques de bovins abattues chez nous.
Dès que la technique sera parfaitement au point (une étude est en cours à l'Université de Bristol), les bovins devront également être obligatoirement étourdis par électronarcose avant la saignée. Par cette méthode, les animaux perdent conscience pendant une minute trente voire deux minutes, et se réveillent ensuite s'ils ne sont pas égorgés. La technique respecte donc les préceptes musulmans, qui demandent que l'animal ne meure pas sous l'effet de l'étourdissement : le cœur doit continuer de battre. Les données scientifiques prouvent également que l'électronarcose est conforme aux exigences juives, selon lesquelles l'animal égorgé doit se vider complétement de son sang.
Cadeau en chocolat
A l'occasion du vote, une délégation de 25 représentants de GAIA ont remis aux députés flamands une plaquette en chocolat à l'effigie d'un mouton. « Pour les remercier de respecter le souhait de 85 % des citoyens, toutes couleurs politiques confondues, qui réclament cette interdiction. »
Pas un cavalier seul
La Flandre ne fait pas cavalier seul dans ce dossier. Le 17 mai dernier, le Parlement wallon avait déjà approuvé à l'unanimité (à l'exception de 3 abstentions ; 1 d'Ecolo et 2 du PTB) l'interdiction de l'abattage sans étourdissement. L'étourdissement obligatoire et réversible entre en application en Wallonie le 1er septembre 2019, pour les moutons, les chèvres et les bovins.
En Europe, la Suède, la Slovénie et le Danemark exigent déjà que les animaux soient rendus inconscients avant la saignée. L'Autriche, l'Estonie, la Lettonie et la Slovaquie imposent l'étourdissement immédiatement après l'égorgement. Et l'étourdissement avant l'abattage est également obligatoire en Norvège, Suisse et Islande.
Respect
GAIA appelle le Gouvernement flamand et tous les partis politiques à faire bon usage de la période transitoire afin de faciliter l'application et le respect de la nouvelle loi. Le décret n'est en aucun cas dirigé contre les pratiques religieuses, il vise uniquement à empêcher une souffrance animale scientifiquement avérée et techniquement évitable. Michel Vandenbosch commente : « J'espère que le message porté par les représentants des cultes concernés mettra l'accent sur la nécessité de respecter la loi, dans l'intérêt du bien-être animal et de la bonne entente entre les communautés. »
Bruxelles
Après la Wallonie et la Flandre, la Région de Bruxelles-Capitale doit décider sans plus attendre l'interdiction de l'abattage sans étourdissement, souligne GAIA. « Dès que les péripéties gouvernementales seront terminées, bien sûr. »