Cette semaine, la députée bruxelloise Annemie Maes (Groen) a introduit une proposition d’ordonnance visant une interdiction de l’abattage sans étourdissement des animaux, à l’image de la loi déjà adoptée en Wallonie et en Flandre. L’organisation de défense des animaux GAIA se dit très satisfaite de cette initiative. « Nous espérons que la proposition sera soumise au vote par le Parlement bruxellois », commente le président de GAIA, Michel Vandenbosch. « Il est temps que les politiques jouent cartes sur table en Région de Bruxelles-Capitale. Feront-ils primer l’opportunisme politique ou le bien-être animal ? »
Les parlements de la Wallonie (mai 2017) et de la Flandre (juin 2017) ont tous deux approuvé une interdiction de l’abattage sans étourdissement. Annemie Maes espère que sa proposition suivra le même chemin à Bruxelles.
Souffrance inutile et évitable
La proposition de la députée bruxelloise prévoit pour le 1er janvier 2019 un étourdissement obligatoire par électronarcose avant la saignée pour les moutons et les chèvres, et un étourdissement immédiatement après la saignée (post-cut stunning) pour les bovins. Le texte demande également au gouvernement bruxellois de mettre tout en place pour que la technique d’étourdissement et d’immobilisation avant l’égorgement soit rapidement au point pour les bovins, afin de remplacer dès que possible le post-cut stunning, et donc de leur épargner une souffrance inutile et évitable au moment de l’abattage. Rappelons qu’en Wallonie et en Flandre, les parlements régionaux ont voté pour une interdiction de l’abattage sans étourdissement. Les nouvelles mesures entreront en vigueur en septembre 2019 et janvier 2019 respectivement.
En effet, la souffrance intense endurée par les animaux lors de l’abattage sans étourdissement ne fait plus aucun doute du point de vue vétérinaire et scientifique. Dans la pratique, l’agonie après l’égorgement peut durer jusqu’à deux minutes pour les moutons, et jusqu’à cinq minutes pour les bovins (voire jusqu’à douze minutes dans certains cas !).
Même si les positions des partis à Bruxelles sur cette problématique ne sont pas encore claires, les citoyens sont résolument en faveur de la proposition. Plus de trois quarts des électeurs bruxellois demandent en effet l’interdiction de l’abattage sans étourdissement en Région bruxelloise. En outre, 34 % des électeurs – soit 20 % de plus qu’en 2016 – se disent prêts à voter pour une autre formation politique si leur parti de préférence n’interdisait pas l’abattage sans étourdissement (Ipsos, 2017).
La proposition d’ordonnance ne s’oppose aucunement aux cultes religieux. « Il s’agit uniquement d’épargner aux animaux une souffrance inutile, qui est techniquement évitable », précise Michel Vandenbosch. « Certains pays musulmans tels que la Malaisie, l’Indonésie ou la Jordanie, autorisent d’ailleurs l’importation de viande de moutons ayant été étourdis avant l’abattage. La technique de l’électronarcose plonge les animaux dans un état d’inconscience, mais sans provoquer leur mort*. De plus, l’électronarcose réversible n’empêche en rien l’exsanguination rapide et totale de l’animal. Cette forme d’étourdissement est donc compatible avec une certification halal. »