Ce 11 mai, une délégation d’une quinzaine de militants de l’association de défense des animaux GAIA a remis une pétition rassemblant 70.153 signatures pour l’interdiction de l’abattage sans étourdissement en Région bruxelloise à Jonathan de Patoul (DéFI), auteur d’une proposition d’ordonnance visant ladite interdiction (soutenue par l’Open VLD et Groen) ainsi qu’à Carla Dejonghe (Open VLD). Tous deux ont accepté la pétition. Le Président du Parlement Bruxellois, Rachid Madrane (PS), avait lui refusé d’accepter la pétition…
Sur place, les militants de GAIA étaient équipés de panneaux explicatifs (« Mourir sans souffrir est un droit », « L’étourdissement, c’est plus humain », « Plus d’excuses !») montrant pourquoi le Parlement bruxellois doit suivre l’exemple de la Wallonie et de la Flandre tenu compte des arrêts de la Cour de justice de l'UE et de la Cour constitutionnelle belge, qui ont validé ces interdictions. Il faut interdire l’abattage sans étourdissement afin de prévenir de graves souffrances animales techniquement évitables.
Michel Vandenbosch, Président de GAIA : « Fort du soutien de la grande majorité des Bruxellois, nous appelons les députés à voter l’interdiction de l’abattage sans étourdissement afin d’éviter à des milliers de moutons et de bovins toutes souffrances techniquement évitables. »
Selon un sondage IPSOS réalisé en mars 2021, 7 Bruxellois sur 10 soutiennent cette interdiction. Un résultat par ailleurs confirmé par une enquête du ministre bruxellois du Bien-être animal Bernard Clerfayt (DéFi), demandant l’avis des Bruxellois sur plusieurs sujets concernant le bien-être animal (avec également 70% en faveur d’une interdiction de l’abattage sans étourdissement). Ce sondage indiquait également que tous les musulmans bruxellois ne sont pas opposés à une interdiction de l’abattage sans étourdissement. Plus d’un tiers des musulmans bruxellois (35%) y sont même favorables et 18% n’ont pas d’opinion.
Dernières secondes ?
Force est de constater que le PS bruxellois a déjà annoncé qu’il votera contre, affirmant que le texte se focalise sur les dernières secondes de vie de l’animal. Dernières secondes ? C’est scientifiquement erroné ! Quel est le consensus scientifique ? Lors d’un abattage sans étourdissement, les souffrances et douleurs peuvent durer en moyenne plus de 20 secondes et dans certains cas 2 minutes pour les moutons. Pour les bovins, les douleurs peuvent atteindre 5 à 6 minutes en moyenne, voire même 12 dans certains cas extrêmes ! Il nous semble donc franchement scandaleux de parler de dernières secondes !
Mépris et déni
De plus, la Fédération des vétérinaires de l’Europe – qui rassemble quelque 300.000 vétérinaires – est très claire à ce sujet : l’abattage sans étourdissement est inacceptable dans tous les cas d’un point de vue de bien-être animal. L’étourdissement préalable à l’égorgement est absolument nécessaire. Les arguments avancés par le PS sont erronés et minimisent les souffrances et douleurs endurées par des milliers d’êtres sensibles et sans défense. Cela fait preuve d’un mépris inacceptable vis-à-vis des animaux et d’un déni regrettable des connaissances scientifiques en la matière. GAIA dénonce cette attitude qui ne s’explique que par cynisme électoral. D’où la remise des pétitions. 70.153 pour être précis donc.
Position douteuse
La Wallonie et la Flandre ont déjà tranché en 2017. Tout comme la Cour de Justice de l’Union européenne et la Cour constitutionnelle belge, en validant les interdictions comme proportionnées, et reflétant le juste équilibre entre la liberté de culte et l’intérêt du bien-être animal. Selon ces mêmes Cours suprêmes, il s’agit de mesures impérieuses afin d’épargner aux moutons et bovins toutes souffrances évitables. Pourquoi la Région bruxelloise reste-t-elle à la traîne ?
La position du PS est on ne peut plus douteuse. Au parlement wallon, le PS vote pour. Au parlement bruxellois, le PS votera contre. Difficile à suivre…
En tout cas, GAIA ne laissera pas tomber les animaux. Michel Vandenbosch : “GAIA ne lâchera jamais. Il ne faut jamais perdre espoir !”
Cela étant dit, il reste encore du temps pour que les socialistes bruxellois reviennent sur leur position. Tout comme les députés bruxellois du PTB d’ailleurs.