GAIA et la Coalition européenne pour mettre fin à l'expérimentation animale ont manifesté devant le siège belge d'un fabricant de Botox. Les manifestants ont dénoncé la cruauté des tests pratiqués sur les animaux
Une cinquantaine de militants de GAIA et de la Coalition européenne pour mettre fin à l'expérimentation animale (ECEAE) se sont rassemblés aujourd'hui devant le siège belge de la société Allergan à Hoeilaart, l'un des plus importants fabricants de Botox dans le monde, pour dénoncer les expériences douloureuses pratiquées sur des animaux au cours de sa fabrication.
"Botox : la laideur est à l'intérieur"
C'est autour de ce slogan que 50 militants, tenant des photos prises en caméra cachée dans un laboratoire fabricant la toxine botulique[1], se sont alignés devant le siège d'Allergan à Hoeilaart. "Le secret de l'elixir de jouvence tant prisé réside dans un concentré de souffrances animales méconnues du grand public" explique Michel Vandenbosch, président de GAIA.
300 000 victimes du succès d'un "produit miracle"
Le "produit miracle" contre les rides est obtenu au prix du sacrifice et de l'agonie de plus de 300,000 souris chaque année dans les laboratoires des fabricants. Images d'enquête à l'appui, les manifestants ont dénoncé les souffrances sévères infligées à des centaines d'animaux pour chaque lot de Botox produit. L'injection d'une infime quantité de toxine botulique[2] dans l'abdomen des souris entraîne une paralysie progressive et généralisée, lente agonie, et mort par suffocation. La méthode employée est le redoutable LD50, un test qui détermine la quantité d'un produit nécessaire à tuer 50% des animaux soumis à l'expérience.
Demande de méthodes alternatives
GAIA, représentant en Belgique de la Coalition européenne pour mettre fin à l'expérimentation animale (ECEAE) réclame l'usage de tests alternatifs sans recours à l'animal vivant. Mais la compétitivité entre fabricants fait obstacle à leur mise en oeuvre. Les associations ont remis une lettre de doléances à un responsable d'Allergan.
Un produit médical à l'usage détourné
Initialement réservé au traitement de certains maux comme les torticolis, la dystonie cervicale, le strabisme ou la migraine, le produit fait de plus en plus l'objet d'un usage détourné à des fins esthétiques (paralysie des muscles faciaux pour estomper les rides). Un usage cosmétique croissant qui implique la multiplication du nombre d'animaux sacrifiés.
[1] Au cours d'une enquête de l'organisation britannnique BUAV dans le laboratoire anglais Whickham, en 2009. [2] La toxine botulique, substance active du Botox, est l'une des toxines les plus puissantes du monde vivant, dont une dose infime suffit à tuer un être vivant. Présente à l'origine dans les conserves de viande contaminées, le Belge Emile Van Ermegen qui l'a découvert en 1895 l'a ainsi baptisé en contractant les mots latin saucisse (botulus) et poison (toxin).