Suite à de nouvelles vidéos révélant de graves souffrances animales.
Bruxelles, 19 décembre 2021 - GAIA demande au ministre bruxellois du bien-être animal Bernard Clerfayt (Défi) et à son collègue flamand Ben Weyts (N-VA) de prendre toutes les initiatives et mesures nécessaires pour ne plus autoriser dans leurs régions respectives la vente de foie gras wallon ainsi que de tout foie gras obtenu par gavage car issu de canards maltraités et élevés dans des conditions misérables.
En effet, le foie gras produit en Wallonie par gavage est également vendu en Flandre et à Bruxelles. GAIA insiste pour que la Région flamande et la Région de Bruxelles-Capitale, qui ont interdit le gavage (mise en œuvre prévue en Flandre au plus tard en 2023), interdisent la vente de tout foie gras obtenu par gavage, n’importe d’où il est importé.
Une enquête menée par GAIA auprès de plusieurs éleveurs de foie gras en Wallonie a montré que le label « artisanale » et le « respect de la production traditionnelle » invoqué par les éleveurs wallons cache quelque chose de bien différent de ce que les gens imaginent. Saleté, misère, souffrance et cruauté envers les animaux. GAIA souligne également la part de responsabilité des chaînes de supermarchés. En continuant à vendre et à promouvoir du foie gras cruel, ils perpétuent et même renforcent ces actes cruels.
Louis Legrand
Des images vidéo témoignent de ce que GAIA a observé dans l'élevage de canards à foie gras de Templeuve, en Wallonie. Plus précisément chez Louis Legrand, qui classe même son exploitation comme "un cinq étoiles" : les animaux malades et blessés se font littéralement tordre le cou, plaqués au sol et laissés pour mort, agonisant, agitant. GAIA a également trouvé des canards au bec gravement déformé (selon des vétérinaires, à cause de manipulations brutales lors du gavage), canards aux yeux gravement infectés et des animaux morts (voir les photos ci-jointes). Les images montrent également un homme urinant dans l'enclos à canards (Louis Legrand lui-même ?).
Ferme de la Sauvenière
A la Ferme de la Sauvenière (Florennes) les jeunes canards avaient des difficultés à se tenir sur leurs pattes, certains ne parvenaient même plus à se déplacer correctement. Des canards dans un état pitoyable ont également été empaqueté ensemble dans de petites caisses de transport, dans de mauvaises conditions.
Un document trouvé par GAIA sur place montre qu'en une semaine, du 25/03/2021 au 01/04/2021, 200 canards ont été envoyés au clos d'équarrissage de Rendac à Ciney, c'est-à-dire que 200 canards sont morts en une semaine ou ont été rejetés pendant cette période. C'est ainsi que les animaux se portent bien dans cette ferme traditionnelle qui est présentée comme un exemple pour le secteur. Un autre document fait état de 100 canards transportés vers le clos d'équarrissage.
Daniel Malotaux
Chez Daniel Malotaux (Meux), de la saleté et de la crasse partout. Là aussi, GAIA a trouvé plusieurs canards blessés, des canards dans un piteux état, entassés dans de petites cages collecives sur un sol en caillebotis métallique et dans lesquelles les oiseaux ne peuvent pas déployer leurs ailes. Les images montrent un gavage pneumatique, une méthode extrêmement intensive. Pendant une période de douze à quatorze jours, une bouillie grasse de maïs est injectée deux fois par jour sous haute pression dans l'œsophage et dans le pré-estomac. L'objectif est de rendre le foie des canards 7 à 10 fois plus gros qu'un foie normal. Cela conduit à une stéatose hépatique, une pathologie qui fait perdre au foie sa capacité naturelle à détoxifier et expose les canards à un risque de mort précoce. Chez Daniel Malotaux, nous avons également vu des canards gisant morts dans leurs cages. Les animaux meurent des effets de cette méthode de gavage extrêmement préjudiciable au bien-être des canards.
Taux de mortalité : élevé
La mortalité des canards gavés pour le foie gras pendant douze à quatorze jours est dix à vingt fois plus élevée (2 à 4 % de mortalité en moyenne) que celle des canards élevés pour la viande (0,2 %), mesurée sur la même période. C'est ce qu'indique “The welfare of ducks in foie gras production (2015)” du professeur Donald M. Broom et du docteur Irene Rochlitz de l'université de Cambridge, deux sommités mondiales en matière de science du bien-être animal.
Flandre et Bruxelles, bannissez la vente de foie gras de torture
La production soi-disant respectueuse des animaux car "artisanale" du foie gras est une bulle de savon que GAIA fait éclater avec ses nouvelles images. Celles-ci montrent ce qui se passe réellement dans les élevages wallons de foie gras. Sur la base de ces nouvelles révélations, GAIA souhaite au moins que la pratique du gavage soit interdite en Wallonie, comme elle l'est dans la Région de Bruxelles-Capitale et en Flandre. Douze États membres de l'UE ont déjà interdit le gavage pour la production de foie gras, précisément parce que ce traitement est cruel envers les animaux.
Voilà pourquoi GAIA demande que la Flandre et la région bruxelloise passent à l’étape suivante et bannissent la commercialisation de tout foie gras obtenu par gavage n’importe d’où il est importé. "Trop c'est trop ! Il faut absolument empêcher ces produits issus de torture d’animaux", souligne Michel Vandenbosch, Président de GAIA. "Les gouvernements de la région de Bruxelles-Capitale et la Flandre doivent désormais oser aller plus loin et prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre un terme à la vente de foie gras de torture.” En Région bruxelloise, une proposition d'ordonnance a été déposée à ce sujet (par Victoria Austraet).