A l'occasion de la Journée mondiale des animaux (le 4 octobre 2011), le SPF Santé Publique a organisé dans l'hémicycle de la Chambre un colloque sur le thème des 25 ans de la loi du 14 août 1986 relative à la protection et au bien-être des animaux. Des organisations de protection animale, des scientifiques, des parlementaires, ainsi que des représentants d'entreprises pharmaceutiques, du Boerenbond (le principal syndicat agricole flamand), et des autorités s'étaient rassemblés pour évaluer en profondeur la loi sur le bien-être animal, de 1986 à aujourd'hui. Pas de discussions acerbes ni de reproches à déplorer ; les débats sont restés sereins, et ont concerné non seulement ces 25 années de loi sur le bien-être animal, mais aussi l'avenir et l'actualisation de cette législation.
L'impact de GAIA
Différents intervenants ont mentionné l'importance de GAIA, et la manière dont les campagnes et actions de GAIA ont eu un impact significatif sur la politique et la législation relative au bien-être animal au fil des ans. Hans Bonte, le président de la commission de la Santé publique, a indiqué que cela était toujours le cas. Au lendemain du lancement de notre nouvelle campagne à l'effigie de Jean-Claude Van Damme, M. Bonte a clôturé le colloque, non sans se tourner vers les représentants de GAIA présents dans l'hémicycle parlementaire pour expliquer qu'il avait reçu, tout comme d'autres députés, de nombreux courriels de personnes réclamant comme GAIA une interdiction de l'élevage d'animaux pour la fourrure.
Michel Vandenbosch : « Le Bien-être animal doit rester une compétence fédérale »
Michel Vandenbosch, le président de GAIA a donné une allocution au sujet de l'évolution du travail des associations de bien-être animal et de leur impact sur la législation. A cet égard, il a mentionné les actions et campagnes de GAIA, qui ont permis d'aboutir entre autres à l'interdiction des courses de chevaux en rue, à la création de la commission parcs animaliers, à la loi sur la liste positive, à l'interdiction du commerce de produits dérivés du phoques... Notre président s'est également exprimé contre la régionalisation du Bien-être animal, une mesure présentée dans la note du formateur Elio Di Rupo. Piet Vanthemsche, le président du Boerenbond, rejoint GAIA sur ce point, et a qualifié de « non-sens » la régionalisation de cette compétence, et « espère que dans quelques années, l'on ne doive pas se demander dans quelle partie du pays un animal est le plus heureux : en Wallonie, à Bruxelles ou en Flandre. »
Michel Vandenbosch explique :
« Ce 25ème anniversaire de la loi fédérale sur le Bien-être Animal ne doit pas être le dernier. Le mouvement de défense des animaux s'oppose à un transfert de cette compétence vers les régions. La situation exige au contraire l'existence d'un ministre fédéral, qui porterait de façon explicite la compétence du Bien-être Animal parmi d'autres attributions, mais à l'exclusion de celle de l'Agriculture. »
Ann de Greef sur la question de l'expérimentation animale
Dans le cadre des discussions tenues sur l'avenir du bien-être animal, Ann De Greef, la directrice de GAIA, a participé au débat concernant les expériences sur animaux et dont les autres intervenants étaient Piet Dierckx (Janssen Pharmaceutica), Joseph-Paul Beaufays (FUNDP, Namur) et Vinciane Despret (ULg, Liège). La discussion a abordé les questions de la communication et de la fiabilité de ce type de recherche. Ann De Greef a plaidé pour plus de transparence, en insistant également sur le problème de l'extrapolation : ce n'est pas parce qu'on obtient un certain résultat lors d'un test sur une souris que ce résultat sera le même chez l'homme. Un être humain n'équivaut pas à 70 kg de souris. « Aucune communication n'est faite sur des questions aussi essentielles que le nombre de tests douloureux pratiqués sans anesthésie sur les animaux, ou sur la raison de leur réalisation », déplore Ann De Greef.