L'organisation de défense des animaux GAIA soutiendra la Région flamande, en tant que partie intervenante, dans le cas du décret sur les feux d'artifice qui est contesté non seulement par quelques vendeurs de feux d'artifice devant la Cour constitutionnelle mais aussi par la ministre fédérale de l'Économie Nathalie Muylle. GAIA a pris cette décision en consultation avec son avocat. « Contrairement à la ministre Muylle, qui défend les intérêts personnels d'artificiers irresponsables, nous défendons l'intérêt général, c'est-à-dire le bien-être et la sécurité des animaux et des citoyens », souligne Michel Vandenbosch.
Une véritable honte
Le président de GAIA qualifie de « scandaleuse » la décision de la ministre fédéral Muylle (CD&V) de contester le décret flamand sur les feux d'artifice devant la Cour constitutionnelle… sept mois après son approbation quasi unanime par le Parlement flamand. Ce décret flamand interdit l'utilisation de feux d'artifice, mais des exceptions sont possibles à certains endroits et à certaines heures si les autorités communales donnent leur autorisation. « Avec sa décision, la ministre Muylle fait preuve d'incompétence, déclare Michel Vandenbosch, car elle ne semble même pas savoir que le décret flamand ne contient pas une interdiction totale de l'utilisation des feux d'artifice, et encore moins de leur vente ».
À quand une interdiction en Région bruxelloise et en Wallonie ?
« Pire encore, le manque total d'intérêt de la ministre pour la souffrance de chiens, de chats, de chevaux... qui s'enfuient en panique, se blessent ou ne survivent pas au choc. Ces derniers jours, GAIA a reçu à elle seule plusieurs dizaines de témoignages d'animaux ayant eu des ennuis la veille de Noël et le soir du Nouvel An à cause de la violence des feux d'artifice. Le triste sort de la jument de Hoeselt, qui est morte d'une crise cardiaque le soir du Nouvel An, ne semble pas la déranger. Expliquez votre décision aux propriétaires de Vivie, la jument de 26 ans, une des victimes de votre feu d'artifice préféré ! », torpille Michel Vandenbosch.
Chaque année, GAIA fait le même constat : les feux d’artifice tuent les animaux. À Libin, en province du Luxembourg, un poulain âgé de 6 mois a été découvert mort, étendu dans sa pâture, ce 1er janvier. Autour du cheval, de nombreux débris provenant de feux d’artifice. Le constat du vétérinaire est sans équivoque : Kenya, le poulain, est mort de crise cardiaque. « Il est essentiel que la Région de Bruxelles-Capitale et la Wallonie se montrent solidaires et suivent l’exemple flamand. Car c’est un problème qui concerne l’ensemble du territoire, explique Michel Vandenbosch. C’est pourquoi nous demandons à la ministre du Bien-être animal Céline Tellier et à son homologue bruxellois, le ministre Bernard Clerfayt, de légiférer au plus vite à ce sujet ».
« Servez l'intérêt public, Madame la ministre, et n'autorisez que la vente de feux d'artifice à bruit contenu. »
GAIA demande à la ministre Muylle de prendre des mesures constructives face à ce fléau, au lieu d'encourager des vendeurs d’effets pyrotechniques irresponsables qui sont à l'origine de cette situation. « La ministre de l’Économie serait mieux avisée de n'autoriser que la vente de feux d'artifice à bruit contenu, explique Michel Vandenbosch. Si elle n'est pas disposée à servir l'intérêt public de cette façon, nous la considérerons comme co-responsable et complice de la mort des animaux victimes de ces déflagrations. Sans parler de la souffrance morale et émotionnelle que cela occasionne aux propriétaires de ces animaux. »