A dater du 1er mai, un nouvel Arrêté royal entrera en application, fixant une série de normes légales pour le bien-être des poneys utilisés dans les kermesses. A l'origine de cette loi, un avis rendu par le Conseil du Bien-être animal, l'organe consultatif de la ministre en charge du Bien-être animal, Laurette Onkelinx. « Nous préférerions qu'il n'y ait pas du tout de carrousels à poneys, mais cette loi obligera tout de même les forains à assurer une meilleure vie à leurs poneys », explique le président de GAIA, Michel Vandenbosch.
Plaintes
GAIA était membre du groupe de travail, aux côtés d'Animaux en Péril et de la Chaîne bleue mondiale, qui a rendu son avis à la demande de la ministre Laurette Onkelinx. Autour de la table se trouvaient également des représentants de forains. Ces dernières années, de nombreuses plaintes ont mis au jour des abus à l'égard des poneys de foire, forcés de tourner en rond pendant des heures avec des enfants sur le dos. Il était donc grand temps que des dispositions légales spécifiques soient adoptées pour protéger ces animaux.
Obligations légales
L'Arrêté royal relatif au bien-être des chevaux et des poneys pendant les kermesses prévoit une série de conditions auxquelles le carrousel doit répondre pour pouvoir utiliser des poneys. Notamment :
- Les animaux doivent avoir un accès aisé et suffisant à l'eau potable, y compris pendant les périodes de « travail » sur le carrousel.
- Ils doivent se trouver dans une condition irréprochable (sabots régulièrement parés et soignés, animaux adéquatement vermifugés...).
- Ils doivent être traités avec respect : le poids des cavaliers doit être adapté à la morphologie des animaux, l'équipement doit être en bon état (licols, mors, tapis, selles, sangles, étriers, ainsi que tous les matériaux de l'attraction susceptibles d'entrer en contact avec les animaux), certaines pratiques sont interdites : coups de talons, tirer sur les rennes, utiliser de rennes reliées à un mors en bouche ; les mors sont utilisés le moins possible et uniquement pour des raisons de sécurité, par des personnes compétentes...
Hébergements inadaptés interdits
D'autres pratiques abusives deviennent également interdites, comme enfermer les poneys et les chevaux la nuit et le jour, en dehors des heures de travail, dans des remorques de véhicules inadaptées. Durant les périodes d'inactivité (période sans travail pendant une foire ou période entre deux foires), les animaux doivent autant que possible être hébergés en prairie ou dans des enclos extérieurs. Par ailleurs, ils ne peuvent pas être détenus seuls, doivent pouvoir être rentrés dans un enclos intérieur ou disposer d'un abri, et les clôtures et enclos doivent être conçus de manière à éviter que les animaux ne se blessent.
Normes pour les enclos intérieurs et extérieurs
Les enclos intérieurs doivent mesurer 3m de hauteur minimum, fournir aux poneys une large vision à l'extérieur ainsi qu'une superficie de 9m2 par animal. Un côté de l'enclos doit présenter une longueur d'au moins deux fois la hauteur au garrot de l'animal le plus grand. Les animaux ne peuvent pas y être attachés, et doivent avoir à disposition du matériel d'enrichissement comme du foin ou de la paille.
Normes pour la piste
Le sol de la piste doit être plat et recouvert d'un épais tapis en caoutchouc ou, à défaut, d'une couche de sciure afin d'absorber les chocs et d'empêcher une usure exagérée des sabots. A partir du 1er janvier 2016, le diamètre de la piste devra être de minimum huit mètres dans le cas où tous les poneys ont une hauteur au garrot qui est inférieure à 1,20 mètre, et de minimum dix mètres dans les autres cas.
Exemple
« Ce sont les exigences légales et minimales auxquelles chaque carrousel devra désormais répondre. Ces normes sont le résultat d'un consensus, obtenu au sein du Conseil du Bien-être animal », commente Michel Vandenbosch. « Certaines villes et communes, comme Anvers, Gand et Bredene (à la côte) vont encore plus loin : elles n'autorisent plus les poneys de foire sur leur territoire. Un exemple pour les autres. »