GAIA réagit : « Une attaque fallacieuse et émotionnelle de la part de fervents défenseurs de l'expérimentation animale »
L’organisation de défense des animaux GAIA souhaite réagir aux articles parus dans l’édition du journal Le Soir de ce mercredi 5 juillet à propos de l’expérimentation animale (en couverture, et en pages 2 et 3). Les articles donnent la parole à plusieurs chercheurs, qui s’inquiètent d'un projet de Code wallon du Bien-être animal (une refonte de la loi sur le bien-être animal que proposera Carlo Di Antonio, le Ministre du Bien-être Animal). Faisant appel à un argument du doigt dans l’engrenage, ces chercheurs font mine de s’inquiéter de la fin des tests sur animaux, qui, selon eux, serait programmée dans le Code. Dans les faits, ils brandissent cet épouvantail pour maintenir le statu quo.
Les arguments de ces chercheurs ne sont pas nouveaux : ce ne serait pas le moment de restreindre l’expérimentation animale, les animaux ne seraient pas maltraités, les pratiquants des expériences sur animaux seraient les premiers à vouloir des méthodes dites alternatives, agir pour les animaux d’expérience serait de l’extrémisme idéologique… Rendormez-vous, moutons. Mais l’extrémisme ne serait-il pas plutôt dans le camp de ces fervents défenseurs de l’expérimentation animale, qui veulent faire croire qu'ils soutiennent le développement d'une recherche de plus en plus fiable sans avoir recours à des tests sur des animaux, alors qu'en réalité ils s’opposent inlassablement à chaque effort qui peut réellement contribuer à une recherche sans faire souffrir des animaux ? « Ces gens-là font preuve de langue de bois », estime Michel Vandenbosch, le président de GAIA. La vérité est que selon cette catégorie de chercheurs, aucune bride ne devrait retenir l’usage d’animaux en laboratoire.
En novembre 2016, GAIA révélait les horreurs subies par les animaux de l’hôpital universitaire de la VUB, à Jette (Bruxelles). Souriceaux placés dans un congélateur pour les tuer, porcelets décapités, comportements névrotiques chez les souris, rongeurs au cou disloqué, cas illégaux de surpopulation dans les cages… Tournées en caméra cachée, les images ne mentaient pas, et mettaient au jour les graves négligences qu’y subissaient les animaux. Dans ce laboratoire de la VUB, la norme s’était estompée. Selon GAIA, il serait naïf de croire que cette mentalité de laxisme se cantonne à la VUB. Il y a lieu de penser que la négligence à l’égard des animaux s’est ancrée ailleurs dans le monde de la recherche.
Devant cet état de fait, GAIA s’inquiète d’autant plus lorsque des chercheurs se dressent contre la moindre règle encadrant les expériences sur animaux. Leur volonté est claire : jouir d’une liberté complète et incontrôlée en la matière. Pourtant, sans même remettre en question l’expérimentation animale dans son principe, les lacunes ne manquent pas dans la législation : la pratique souffre d’un grand manque de transparence, les chercheurs et les soigneurs manquent cruellement de formation dans les soins à apporter aux animaux, ils se montrent incapables d’évaluer correctement les comportements et les degrés de souffrance que connaissent les animaux pendant les tests…
Les chercheurs qui s’expriment dans l’article dénoncent l’émotivité qui serait employée par les défenseurs des animaux. GAIA s’étonne de cette affirmation, provenant de scientifiques. Il ne leur aura pourtant pas échappé que les animaux utilisés en laboratoire sont des êtres sensibles, qui ressentent la peur, le stress, la douleur et la souffrance. Les bases morales qui imposent d’accorder de l’attention au bien-être animal sont là. Pour le coup, les arguments fallacieux et émotifs ne seraient-ils pas davantage utilisés par ces chercheurs, qui brandissent l’épouvantail des dangers de la fin des animaux en laboratoire afin d'échapper en réalité à toute restriction ?
En espérant que les avis donnés dans les articles du Soir ne reflètent pas la position commune à toute la communauté scientifique, GAIA est résolument en faveur d’une législation qui apporte réellement des solutions à la souffrance des animaux employés dans les laboratoires de Belgique. L’association se réjouit que le Code wallon du Bien-être animal donnera lieu à des consultations lors de sa rédaction finale, comme le précise le Ministre Carlo Di Antonio.