L'éleveur de visons François Coffyn n'est pas autorisé à étendre son exploitation, située à Langemark-Poelkapelle (Flandre-Occidentale). Le Conseil d'Etat a annulé l'arrêté de la Ministre flamande de l'Environnement, de la Nature et de la Culture, Joke Schauvliege, qui en 2010 avait accordé à l'éleveur un permis d'environnement pour 9000 animaux. Avec l'aide de GAIA, une riveraine avait alors fait appel auprès du Conseil d'Etat. Celui-ci vient de lui donner raison. GAIA est particulièrement satisfait de cette décision. « C'est une excellente nouvelle pour les animaux et les riverains », commente Michel Vandenbosch. L'organisation de défense des animaux s'oppose vivement à l'élevage d'animaux pour la fourrure, et plaide en faveur d'une interdiction dans notre pays, comme c'est déjà le cas en Grande-Bretagne et en Autriche. Il y a peu, un projet d'élevage de visons à Somme-Leuze – qui aurait été le premier en Wallonie – s'est heurté à une très forte opposition de la part des riverains. Ceux-ci ont introduit plus de 400 réclamations, incitant la commune à s'opposer à ce projet. En mars dernier le collège échevinal a agi dans ce sens en rendant un avis négatif.
Protestation
L'éleveur de visons avait initialement fait la demande d'un permis d'environnement pour son exploitation de 800 femelles reproductrices, dont le permis actuel prend fin en novembre 2016, afin de continuer son activité et de l'étendre à un total 9000 visons. Plus précisément, l'élevage aurait été composé de 1500 femelles reproductrices et de 7500 jeunes. Cette demande avait engendré de vives protestations de la part des riverains. La députation provinciale flamande avait délivré un permis valable pour 7200 animaux, soit 1800 de moins que les 9000 souhaités.
Demande satisfaite par la Ministre
Nadia Baert, voisine de l'élevage, et GAIA avaient fait appel contre cette décision auprès de la ministre flamande en charge. La riveraine avait notamment invoqué comme motif les sérieuses nuisances auxquelles elle était confrontée : odeurs âcres, évasions régulières de visons, invasions d'insectes, de rats et de souris par la présence de déchets (d'abattage). Nonobstant, la ministre avait accordé à l'éleveur un permis d'environnement pour 9000 animaux.
Illégal
Dans son arrêt, le Conseil d'Etat indique que la distance entre l'habitation de madame Baert et la provenance des odeurs est assez courte, et que sa procédure d'annulation est donc motivée par un intérêt personnel légitime. Le Conseil d'Etat ajoute que l'élevage de visons se situe sur une terre d'extraction (plus précisément de l'ancienne briqueterie près du quartier Hagebos), et que l'exploitation d'un élevage de visons sur ce terrain ne correspond pas à l'utilisation désignée par l'aménagement du territoire. En d'autres mots, l'exploitation de cet éleveur de visons est en parfaite illégalité.