L’Union wallonne pour la protection animale (UWPA), la Fédération Francophone des refuges agréés pour chevaux et animaux de ferme (FeFRACAF) et GAIA appellent la ministre wallonne du Bien-être animal, Mme Céline Tellier, « à agir en extrême urgence » et à clarifier sa communication afin que les communes puissent autoriser à nouveau le nourrissage, le trappage et la stérilisation des chats errants par le personnel communal ou les particuliers, et ce « dans le respect maximal des mesures d'hygiène ». « La ministre Tellier autorise le trappage par les refuges, mais interdit le nourrissage des chats errants aux particuliers. Ce qui va totalement à l’encontre du bien-être animal. Doit-on en déduire que pour elle, les chats errants peuvent mourir de faim ? », explique la directrice de GAIA, Ann De Greef. Afin d’éviter tout problème de surpopulation féline, l’UWPA insiste : « Il est impératif que les administrations communales puissent maintenir leur programme de stérilisation et de nourrissage ».
Le 18 mars 2020, le Ministre fédéral de la sécurité et de l’intérieur a pris un arrêté portant des mesures d’urgence pour limiter la propagation du coronavirus COVID-19. Dans cet arrêté, les soins aux animaux « qui dépendent des humains pour leur bien-être et leur santé », constituent une « activité essentielle ». Or, à l’inverse de la Région de Bruxelles-Capitale et de la Flandre qui prennent le problème de la surpopulation féline à la racine, la ministre wallonne du Bien-être animal, Céline Tellier, avait décidé de suspendre le trappage, les soins et le nourrissage des chats errants en période de confinement.
Sous l’insistance des refuges wallons et associations de terrain, ainsi que de GAIA, elle a finalement revu sa position en autorisant le trappage par les refuges et associations de protection animale dans la Circulaire du 6 avril 2020. Cependant, les communes et leurs habitants jouent également un rôle déterminant dans la gestion des chats errants. Or, de par une mauvaise interprétation, la nouvelle circulaire ministérielle fait fi du nourrissage et des projets de stérilisation des chats errants. Une décision qui passe mal auprès des refuges wallons et des associations de défense des droits des animaux.
Un cri d’alerte des associations et refuges
« La surpopulation féline demeure un problème grave en Belgique. De plus en plus conscientisées, plusieurs communes wallonnes ont mis en place une politique active de stérilisation des chats errants, rappellent l’Union Wallonne pour la Protection Animale (UWPA), qui regroupe 27 associations et refuges wallons, et la Fédération francophone des refuges agréés pour chevaux et animaux de ferme (FeFRACAF), qui représente 10 associations membres. À cause de son absence de communication, non seulement les services de sécurité verbalisent les particuliers qui viennent en aide aux chats errants, mais beaucoup de communes wallonnes cessent leurs campagnes de stérilisation, faisant reposer cette charge sur les refuges uniquement».
En effet, la stérilisation reste une nécessité pour éviter le surnombre de chats abandonnés dans les refuges et réduire la surpopulation des chats non-désirés. « Cette mesure est absolument nécessaire pour mettre fin à la situation tragique que vivent des milliers de chats chaque année, à savoir la multiplication de chatons non-désirés et abandonnés en masse dans les refuges, ainsi que les naissances de toujours plus de chats errants. Si on laisse faire la nature, on risque de réduire à néant tous les efforts entrepris jusqu’à présent par les communes, les refuges et les bénévoles », explique la directrice de GAIA, Ann De Greef.
En effet, en Région de Bruxelles-Capitale et en Flandre, les communes ne passant pas directement par des refuges ou des associations, peuvent procéder à ces activités par l’intermédiaire d’une autorisation du bourgmestre. Ce qui devrait aussi être le cas en Wallonie.« Nous espérons vivement que la ministre wallonne du Bien-être animal, Céline Tellier, reviendra sur sa position et suivra rapidement l’exemple des deux autres Régions », conclut Ann De Greef. Et l’UWPA d’insister : « Nous demandons aux communes wallonnes de prendre toute la mesure de cette problématique et, si cela n’est déjà fait, d’autoriser à nouveau le nourrissage, le trappage et la stérilisation des chats errants par le personnel communal ou les particuliers ».
Une nécessité
Chez les chats, 1+1=6, parfois plus de deux fois par an. Ainsi, « laisser faire la nature », c’est donner la vie à 36 chats en l’espace de 16 mois et revient souvent à leur donner la mort. En outre, les refuges surpeuplés ne peuvent plus faire face à l’afflux de chats abandonnés ou trouvés. A défaut d’être adoptés, ceux-ci finissent par être euthanasiés dans les refuges ou passent leur vie à errer dans les rues ou dans la nature, la plupart du temps atteints de maladies mortelles liées à leur consanguinité, avec les conséquences et les nuisances qui en résultent pour la collectivité.