Début avril, l’organisation de défense des droits des animaux, GAIA, a décidé de porter plainte auprès du parquet de Liège, division Huy, contre le bourreau qui a battu violemment son chat à Huy le 3 avril. Projeté à plusieurs mètres et rué de coups de pieds, l’animal est décédé après s’être réfugié quelques instants sous une voiture. Selon le service juridique du Bien-être animal wallon, l’infraction commise par le bourreau peut être qualifiée comme une « infraction de première catégorie ». Même si le juge du tribunal correctionnel qualifie l’infraction comme une « infraction de deuxième catégorie », les peines restent sévères en Région wallonne : les infractions de deuxième catégorie sont punies d’un emprisonnement de huit jours à trois ans et d’une amende pouvant aller de 100 euros à 1 million d’euros.
Pourquoi GAIA porte plainte ?
Normalement, GAIA n’intervient pas dans les cas individuels de maltraitance animale. Mais l’organisation estime que de telles atrocités ne peuvent et ne doivent pas se produire en toute impunité. GAIA s’est donc constitué partie civile tout comme la Chaîne Bleue Mondiale. « Grâce au code wallon du Bien-être animal, des sanctions plus sévères s’appliquent en cas de maltraitance envers les animaux. Cette affaire est donc une occasion réelle pour la Justice de faire appliquer les nouvelles peines, qui ont triplé. Nous voulons faire de ce cas un exemple », explique Michel Vandenbosch, président de GAIA. « Nous espérons que le tribunal enverra un signal clair en montrant que de pareils actes de cruauté sont intolérables dans une société civilisée censée protéger les plus vulnérables, dont les animaux. Dès lors, nous espérons un jugement exemplaire ! »
Deux témoins clés
Dans sa plaidoirie de mardi, Anthony Godfroid, l’avocat de GAIA, expliquera pourquoi un acte d’une telle cruauté ne peut échapper à la Justice. « Monsieur Janssens a jeté son chat sur la voie publique sous la vue de deux témoins, dont une employée au service travaux de la Ville de Huy. Celle-ci explique que les cris qu’elle a entendu étaient liés à des chocs, ‘comme si on shootait dans l’animal contre divers murs et objets de la maison’. Cela a duré plusieurs minutes, avant que l’animal n’ait été violemment projeté sur plusieurs mètres dans la rue. » Pour sa défense, le prévenu invoque un trouble mental bipolaire ayant « supprimé ses facultés cognitives et volitives ». Il aurait agi de la sorte par manque du médicament lui permettant de stabiliser son état. Ce qui contredit totalement ses première déclarations.
Les parties civiles demandent au tribunal correctionnel de Huy de veiller à l’application des lois existantes pour la protection du bien-être animal. Pour rappel : dans son premier article, le nouveau code wallon du Bien-être animal souligne à juste titre que « l’animal est un être sensible qui possède des besoins qui lui sont spécifiques selon sa nature. »