Les Wallons attachent cinq fois plus d’importance au bien-être animal qu’au tourisme, et considèrent cette compétence comme étant plus importante que l’Europe, les pouvoirs locaux, la gouvernance ou encore la collaboration entre la Wallonie et la Communauté germanophone, l’associatif et les allocations familiales. C’est ce qui ressort d’une nouvelle enquête politique réalisée par IPSOS en juillet 2019 pour l’organisation de défense des animaux GAIA. Les priorités de GAIA suscitent par ailleurs une très forte adhésion : 87% des Wallons réclament, notamment, des objectifs concrets pour réduire annuellement le nombre d’animaux utilisés pour les tests et 79% sont favorables à une taxe sur l'usage des animaux de laboratoire.
Quelles sont les attentes des Wallons en matière de bien-être animal ? Quelle est leur opinion sur les élevages de poulets, les usines à chiots, l’expérimentation animale ? Fin juillet, l’institut de sondage IPSOS a mené une enquête à la demande de GAIA. Les conclusions reflètent les attentes des Wallons en ce qui concerne la politique de protection des animaux pour la législature 2019-2024.
Parmi les priorités avancées par GAIA, 93% des Wallons interrogés estiment qu’il faut améliorer les conditions de vie des poulets de chair dans les élevages. Alors que les scandales liés aux animaleries et aux usines à chiots se multiplient dans le sud du pays, l’écrasante majorité des Wallons (93%) souhaite aussi que la Région impose des restrictions sur les élevages intensifs de chiens et de chats. Particulièrement sensibles aux conditions d’élevage, 84% des Wallons estiment qu'il faut interdire la mise à mort des poussins mâles dans les élevages de poules pondeuses. Enfin, 83% veulent que la Région interdise la castration chirurgicale des porcelets.
Les Wallons se montrent quasi-unanimes quant à l’expérimentation animale : 88% des sondés se prononcent pour l’interdiction des expériences sur les chiens et les chats, 87% demandent des objectifs concrets pour réduire annuellement le nombre d’animaux utilisés dans les laboratoires, 85% souhaitent une interdiction des expérimentations sur les singes et, enfin, 79% des citoyens wallons estiment qu’il faut taxer l’usage des animaux de laboratoire.
Aussi important que la Cohésion sociale
Des résultats « écrasants » dont se réjouit Michel Vandenbosch, le président de GAIA : « Depuis la régionalisation de cette compétence en 2014, l’importance du Bien-être animal a augmenté pour les Wallons en passant de la 15eà la 13eplace. Au point de devenir une compétence tout aussi importante que la Cohésion sociale. C’est une question aujourd’hui bien ancrée dans la société, y compris au plan politique. »
Et de conclure : « Nos priorités, largement soutenues par les citoyens wallons, ne peuvent plus être considérées comme des sujets de second ordre. Nous souhaitons vivement que les parlementaires, le gouvernement wallon et la nouvelle ministre du Bien-être animal prennent sérieusement en compte ces recommandations pour la législature en cours. »
7 Wallons sur 10 sont contre le gavage
Parmi les autres mesures plébiscitées : 87% des sondés veulent que la Wallonie interdise la vente de fourrure, 8 Wallons sur 10 estiment aussi que la Région devrait interdire la vente de chiens et de chats en magasin. Enfin, même s’il s’agit d’une compétence fédérale, 81% des Wallons souhaitent que le bien-être et la dignité des animaux soient inscrites dans la Constitution belge.
Autres résultats encourageants : l’interdiction du gavage pour la production de foie gras, maintenant soutenue par une majorité de Wallons (68% des répondants). Enfin, alors le sujet n’a fait son apparition que cette année dans le débat public, plus d’un Wallon sur deux (53% des sondés) estime que la Région doit soutenir le développement de la viande cultivée. Et ce, notamment grâce aux intenses campagnes d’information et de sensibilisation réalisées par GAIA à ce sujet.