L'organisation de défense des animaux GAIA a simulé une hécatombe de souris à la rue de la Montagne à Charleroi, afin de sensibiliser les passants et les utilisateurs de Botox au sort des milliers de souris sur lesquelles certaines firmes testent la toxicité du célèbre élixir de jeunesse. Des centaines de passants ont signé des cartes postales adressées au fabricant de Botox IPSEN, lui demandant de se tourner vers des alternatives désormais disponibles qui évitent l'empoisonnement de milliers d'animaux.
« Une des premières causes de mortalité chez les souris, ce sont les rides », lit-on sur une banderole représentant une souris se regardant dans la glace, déployée à Charleroi à la rue de la Montagne. Des militants de GAIA y ont répandu plus de 2000 (fausses) souris pour symboliser l'hécatombe de ces rongeurs utilisés dans des tests de toxicité pour fabriquer le Botox.
Un poison mortel
Destinée initialement à l'usage médical, la toxine botulique (Botox) est en effet utilisée de plus en plus couramment à des fins cosmétiques, pour lutter notamment contre les rides. Du fait de sa très haute toxicité, chaque lot de Botox est évalué selon le test controversé « LD50 », qui consiste à déterminer la dose qui s'avère mortelle pour 50 % d'une population animale, en injectant un échantillon de Botox dans l'abdomen de nombreuses souris. Les rongeurs sont progressivement pris de paralysie, de troubles de la vue et de détresse respiratoire, et finissent par mourir par suffocation.
On peut faire autrement
Environ 100 souris sont utilisées pour chaque lot de produit, soit environ 600 000 chaque année.
Cependant, en juin 2011, le fabricant de Botox Allergan a reçu l'approbation de l'administration américaine pour remplacer le LD50 par un test intégralement réalisé in vitro et développé par le fabricant. Cette méthode épargne désormais, pour le marché des Etats-Unis, 95% des souris utilisées précédemment par Allergan pour tester le Botox.
Souvenirs de Charleroi pour le fabricant IPSEN
Le 18 juillet, GAIA a mené une action devant le siège social d'IPSEN, autre fabricant de Botox implanté en Belgique, qui recourt toujours à l'ancienne méthode d'évaluation pratiquée sur les animaux. Michel Vandenbosch, le Président de GAIA : « Une méthode alternative a maintenant été validée par l'UE pour pouvoir être utilisée sur le marché européen. Nous insistons auprès de la société IPSEN pour qu'elle l'utilise dès maintenant. N'y a-t-il aucune limite aux souffrances que l'on peut infliger à des animaux pour le luxe de paraître plus jeune ? »
GAIA souhaite laisser un délai d'un mois afin qu'IPSEN puisse s'engager sur une date de fin de ces tests. Les Carolos ont ainsi été invités à signer des cartes postales adressées au fabricant de Botox IPSEN, lui demandant de se tourner vers des alternatives désormais disponibles qui évitent l'empoisonnement de milliers d'animaux.
Chacun peut agir
GAIA engage les utilisateurs de Botox à boycotter le Reloxin (le Botox commercialisé par Ipsen), l'Azzalure (Ipsen/Galderm) et le Bocouture (Merz-Pharma) (Ipsen), et appelle à l'envoi massif de protestations auprès du fabricant en signant la pétition sur www.gaia.be.
Après Charleroi, la tournée d'été de GAIA passe encore respectivement par Namur, Mons, Liège, Bruxelles et Blankenberge. La semaine dernière, les villes d'Anvers, d'Hasselt, de Gand, et de Louvain ont accueilli les actions de GAIA.