« Enfin ! C’est le résultat d’un combat long de plus de 20 ans. » Michel Vandenbosch, le président de GAIA, ne cache pas son bonheur suite à la décision de la Flandre d’interdire sur son territoire, à la fois, la production de fourrure et la pratique du gavage pour la production de foie gras. La décision du Gouvernement flamand a été prise hier, sur une initiative de Ben Weyts (N-VA), le ministre flamand du Bien-être animal. Avec cette interdiction, la Belgique devient le 11ème état membre de l’UE à mettre fin à l'élevage d'animaux à fourrure sur l'ensemble de son territoire, sachant que la Wallonie et la Région de Bruxelles-Capitale ont précédé la Flandre où 17 élevages de visons sont encore actifs. Mais plus pour très longtemps.
Au plus tard le 1er décembre 2023, l'élevage d'animaux à fourrure et le gavage pour la production de foie gras seront interdits en Flandre. « Il y a trente ans, j'étais impliqué dans la création de la toute première association anti fourrure de Belgique (''le Comité Anti-Fourrure"). A cette époque, une interdiction était un doux rêve », commente Michel Vandenbosch. « GAIA lutte depuis sa création il y a 26 ans, pour une fin du gavage pour la production de foie gras ainsi que pour celle de l'élevage d'animaux à fourrure en Belgique. » L'association ne s'oppose pas aux mesures d'encouragement visant à pousser les entreprises à arrêter avant le 1er décembre 2023. Le Gouvernement flamand prévoit notamment une indemnité de compensation pour les élevages existants. Plus tôt ces derniers mettront la clé sous la porte, avant la date butoir, plus haut sera le montant de la compensation. « Pour GAIA, le plus tôt est évidemment le mieux ! »
La Belgique contribue à un monde sans fourrure
La Flandre compte encore 17 élevages de visons, qui détiennent au total environ 200.000 animaux chaque année. Pendant leurs 7 ou 8 mois de vie, les animaux sont enfermés dans de petites cages avant d’être gazés pour être transformés en pièces d’habillement ou en accessoires de mode en magasin. Les visons sont pourtant des animaux sauvages, qui souffrent de comportements névrotiques lorsqu’ils sont maintenus en captivité (ils sautent d'un côté à l'autre sans arrêt, s’automutilent…). « Élever et tuer des animaux uniquement pour leur fourrure est une pratique complètement dépassée », souligne Michel Vandenbosch. Un sentiment qui est d'ailleurs partagé par près de 9 Belges sur 10 !
La Wallonie et la Région de Bruxelles-Capitale avaient déjà interdit sur leur territoire l’élevage de visons (respectivement en 2015 et 2017). Les sondages d’opinion montrent d’ailleurs que les Belges sont opposés à l'élevage d'animaux à fourrure. La dernière étude en date, réalisée par Ipsos en 2015 à la demande de GAIA, indique que 86% des Belges sont favorables à l’interdiction de l’élevage et de l’abattage d’animaux pour la fourrure.
Dans son long combat contre la fourrure, GAIA a mené un grand nombre de campagnes et d'actions pour parvenir à ce résultat. En 2011, l’organisation s’associait à Jean-Claude Van Damme pour lancer ensemble la campagne « Les Victimes » (voir ci-dessous). Et en décembre 2017, à la demande de GAIA, Pamela Anderson écrivait personnellement au Ministre flamand Ben Weyts, pour lui demander d’interdire l’élevage d’animaux à fourrure (voir ci-dessous également). 11 autres pays européens ont précédé la Belgique : le Royaume-Uni, l’Autriche, les Pays-Bas, la Norvège, la Croatie, la Slovénie, la Bosnie-Herzégovine, la Serbie, la Macédoine, la République tchèque et le Luxembourg. De grandes marques de mode comme Gucci, Armani, Hugo Boss… ont décidé de supprimer la fourrure de leurs collections. « La mode et l'éthique vont de plus en plus de pair. Nous sommes heureux que notre pays contribue à un monde sans souffrance animale pour la fourrure », conclut le président de GAIA.
Interdiction du gavage
En interdisant la pratique du gavage, la Flandre met un terme à une forme de maltraitance animale particulièrement cruelle, qui dans le Nord du pays n’avait plus cours que dans un seul élevage, situé en Flandre-Occidentale. En 2017, la Région bruxelloise interdisait déjà le gavage pour la production de foie gras. Ailleurs en Europe, l’opposition est également grandissante : mis à part les 5 pays producteurs, tous les états membres de l'Union européenne interdisent formellement le gavage ou interprètent leurs lois de protection animale comme interdisant de facto cette pratique. Seuls 5 pays de l’UE produisent encore du foie gras en appliquant la méthode cruelle du gavage (la France, l’Espagne, la Bulgarie, la Hongrie et la Belgique) alors que des méthodes de production plus respectueuses des palmipèdes existent. « Déterminés, nous poursuivons donc notre combat pour obtenir une pareille interdiction en Wallonie, où subsistent 9 producteurs de foie gras. »